mercredi 5 septembre 2012

Affaire Le Roux: Agnelet bientôt fixé sur son sort

Incarcéré en Dordogne pour l’assassinat de la jeune héritière du Palais de la Méditerranée, l’ex-avocat niçois de 74 ans, saura le 17 septembre s’il a une chance, ou non, d’obtenir la révision de son procès

Dans sa cellule du centre de détention de Mauzac (Dordogne), où il purge vingt ans de réclusion pour l'assassinat à Nice d'Agnès Le Roux, Maurice Agnelet, 74 ans, va sans doute trouver les prochains jours particulièrement longs. L'ancien avocat, qui se dit étranger à la disparition de la jeune héritière de casino, saura en effet le 17 septembre s'il a une chance ou non d'obtenir la révision de sa condamnation.

Ce jour-là, la commission de révision de la cour de cassation rendra une décision capitale pour son devenir. Elle dira si les éléments récemment présentés par Agnelet - en particulier la déposition d'un truand à la retraite le déclarant innocent - lui paraissent réellement nouveaux et sérieux. Auquel cas, elle transmettra le dossier à la cour de révision, seule habilitée à se prononcer. Sinon, elle rejettera la requête...

Maurice Agnelet peut-il obtenir un ultime examen de son dossier à l'occasion d'un troisième procès d'assises ? Son avocat lyonnais, Me François Saint-Pierre, y croit « dur comme fer ». En mettant notamment en avant les « révélations » d'un ex-membre de la French connection. Dans un livre publié en mars 2011, Jean-Pierre Hernandez, dit « Gros Pierrot », désigne un autre coupable. Il raconte qu'avant de mourir un ami voyou, Jeannot Lucchesi, lui avoua « avoir tué en compagnie de complices Agnès avant de jeter le corps dans une calanque de Marseille ».

Le fils de « Bimbo » le dédouane à son tour

Un second témoin de la dernière heure s'est également manifesté auprès de la défense d'Agnelet avant d'être entendu par la commission. Sur procès-verbal, le Marseillais Yves Roche a relaté les supposées confidences de son père, Jean-Pierre Roche dit « Bimbo ». Proche de Fratoni, le patron de l'époque du casino Ruhl apparenté à la mafia, « Bimbo » est tombé sous les balles de tueurs en juillet 1977, quatre mois avant la disparition d'Agnès. Mais juste avant d'être exécuté, il se serait confié à son fils. En ces termes : « L'héritière, on va lui régler son compte ». Sur fond de guerre entre les casinos Ruhl et Palais de la Méditerranée, propriétés respectives des familles Fratoni et Le Roux, cette piste de la mafia n'est pas nouvelle. Tout au long des trente ans d'enquête, la défense n'a cessé de la brandir. Devient-elle plus crédible avec les dépositions de « Gros Pierrot » et de « Bimbo » junior? La famille Le Roux dénonce une tentative de « manipulation » quand d'autres ricanent que ces deux témoins font parler des morts, bien incapables de confirmer ou d'infirmer une éventuelle participation à l'assassinat.

Libéré d'ici la fin 2012 ?

Quoi qu'il arrive, Agnelet mise sur une seconde carte, un élargissement d'ici la fin 2012. Son avocat sollicite en effet une libération conditionnelle fondée principalement sur son âge, une récente loi facilitant les choses pour les détenus de plus de 70 ans. Il attend également que se prononce la Cour européenne des droits de l'Homme, saisie par ses soins deux ans plus tôt. En détention, l'ex-avocat radié du barreau de Nice « lit, écrit et suit des cours de philosophie par correspondance ». « C'est un homme qui a eu un problème pulmonaire et qui vieillit », indique Me Saint-Pierre.« Même si les centres sont équipés de services de santé, il appréhende beaucoup de tomber malade en prison. »
http://www.nicematin.com/derniere-minute/affaire-le-roux-agnelet-bientot-fixe-sur-son-sort.981696.html

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