Le procès de cet homme de 55 ans accusé de l'assassinat en 2008 d'une étudiante
de 19 ans, Susanna Zetterberg, s'est poursuivi mercredi avec l'examen de son
parcours de délinquant multirécidiviste.
"Ma scolarisation s'est faite en prison, madame le juge..." Remis de son malaise
de la veille, volubile et à l'aise, Bruno Cholet
a retracé mercredi son parcours de délinquant multirécidiviste devant la cour
d'assises de Paris, qui le juge pour le meurtre d'une étudiante
suédoise.
Mais avant d'interroger l'accusé de 55 ans, la présidente du
tribunal a d'abord eu des mots pour les parents et le frère de la jolie jeune
femme blonde de 19 ans que Bruno Cholet est accusé d'avoir tuée le 19 avril
2008, après l'avoir prise en charge dans son taxi clandestin à la sortie d'une
boîte de nuit. "Parfois, les familles comprennent mal", a-t-elle dit aux parties
civiles assises au premier rang, "mais il est important, avant de juger une
personne, de bien connaître sa personnalité". "Une place importante sera
consacrée à bien connaître la personnalité de votre fille, de votre soeur",
a-t-elle ajouté.
"Mon fils est un bon
garçon"
Un édifiant récit s'en est suivi. "J'ai toujours été
placé", quasiment dès la naissance, relate l'accusé, qui se compare à un "sac de
patates" ballotté de foyers en institutions. Sa mère, Marie-Louise, serveuse,
devait travailler et ne pouvait pas s'occuper de lui, explique-t-il. Mariée à un
chaudronnier-serrurier qui a reconnu Bruno Cholet dès sa petite enfance, elle a
adressé une lettre à la cour pour dire qu'elle ne pourrait pas venir au procès,
pas plus que son mari, pour des raisons de santé. "Mon fils est un bon garçon,
ne soyez pas trop durs avec lui", a-t-elle écrit.
"J'ai quitté le
placement pour le milieu carcéral", continue Cholet, affirmant avoir été écroué
pour la première fois à 12 ans, pendant quinze jours, pour un vol de
cyclomoteur. De là, sa vie d'adolescent navigue entre "petits larcins" et
"vagabondage" entre la Côte d'Azur et Paris, dit-il, affirmant aussi avoir été
violé par "trois lascars" à "13-14 ans". La présidente, sceptique, lui fait
remarquer qu'il n'a jamais parlé jusqu'alors de ce viol. "Je suis maintenant un
homme plus mûr, qui peut s'exprimer plus librement sur sa sexualité...",
répond-il. A ce propos, fanfaronnant presque, il dit avoir eu "bien évidemment
des compagnes". "J'ai aussi vécu en couple", poursuit-il, mais les
incarcérations coupaient court aux relations.
"Jamais
tué personne"
Condamné une dizaine de fois, l'accusé a notamment
écopé de six ans de réclusion en 1978 pour un viol commis en 1976, alors qu'il
avait 19 ans. Il a de nouveau été condamné en 1989 à 18 ans de réclusion pour
deux viols aggravés et enlèvement de mineur. L'état du corps de Susanna
Zetterberg, retrouvé en partie carbonisé en bordure d'un chemin de la forêt de
Chantilly, dans l'Oise, n'avait pas permis d'établir si elle avait subi des
violences sexuelles. Elle avait été atteinte de plusieurs balles et avait les
mains menottées dans le dos. Parmi divers éléments accablants pour l'accusé, des
traces d'ADN semblable à celui de la victime avaient été découvertes sur un
pistolet retrouvé dans le coffre de son véhicule.
Mais durant l'enquête,
Bruno Cholet a accusé les policiers d'avoir fabriqué des preuves contre lui. Au
fil du récit de sa vie, il a affirmé à la cour d'assises n'avoir "jamais tué
personne". Il encourt la réclusion à perpétuité.
http://lci.tf1.fr/france/justice/meurtre-d-une-suedoise-le-lourd-passe-de-bruno-cholet-7504297.html
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