mercredi 5 septembre 2012

Meurtre d'une Suédoise : le lourd passé de Bruno Cholet

Le procès de cet homme de 55 ans accusé de l'assassinat en 2008 d'une étudiante de 19 ans, Susanna Zetterberg, s'est poursuivi mercredi avec l'examen de son parcours de délinquant multirécidiviste.
"Ma scolarisation s'est faite en prison, madame le juge..." Remis de son malaise de la veille, volubile et à l'aise, Bruno Cholet a retracé mercredi son parcours de délinquant multirécidiviste devant la cour d'assises de Paris, qui le juge pour le meurtre d'une étudiante suédoise.

Mais avant d'interroger l'accusé de 55 ans, la présidente du tribunal a d'abord eu des mots pour les parents et le frère de la jolie jeune femme blonde de 19 ans que Bruno Cholet est accusé d'avoir tuée le 19 avril 2008, après l'avoir prise en charge dans son taxi clandestin à la sortie d'une boîte de nuit. "Parfois, les familles comprennent mal", a-t-elle dit aux parties civiles assises au premier rang, "mais il est important, avant de juger une personne, de bien connaître sa personnalité". "Une place importante sera consacrée à bien connaître la personnalité de votre fille, de votre soeur", a-t-elle ajouté.
"Mon fils est un bon garçon"
Un édifiant récit s'en est suivi. "J'ai toujours été placé", quasiment dès la naissance, relate l'accusé, qui se compare à un "sac de patates" ballotté de foyers en institutions. Sa mère, Marie-Louise, serveuse, devait travailler et ne pouvait pas s'occuper de lui, explique-t-il. Mariée à un chaudronnier-serrurier qui a reconnu Bruno Cholet dès sa petite enfance, elle a adressé une lettre à la cour pour dire qu'elle ne pourrait pas venir au procès, pas plus que son mari, pour des raisons de santé. "Mon fils est un bon garçon, ne soyez pas trop durs avec lui", a-t-elle écrit.

"J'ai quitté le placement pour le milieu carcéral", continue Cholet, affirmant avoir été écroué pour la première fois à 12 ans, pendant quinze jours, pour un vol de cyclomoteur. De là, sa vie d'adolescent navigue entre "petits larcins" et "vagabondage" entre la Côte d'Azur et Paris, dit-il, affirmant aussi avoir été violé par "trois lascars" à "13-14 ans". La présidente, sceptique, lui fait remarquer qu'il n'a jamais parlé jusqu'alors de ce viol. "Je suis maintenant un homme plus mûr, qui peut s'exprimer plus librement sur sa sexualité...", répond-il. A ce propos, fanfaronnant presque, il dit avoir eu "bien évidemment des compagnes". "J'ai aussi vécu en couple", poursuit-il, mais les incarcérations coupaient court aux relations.
"Jamais tué personne"
Condamné une dizaine de fois, l'accusé a notamment écopé de six ans de réclusion en 1978 pour un viol commis en 1976, alors qu'il avait 19 ans. Il a de nouveau été condamné en 1989 à 18 ans de réclusion pour deux viols aggravés et enlèvement de mineur. L'état du corps de Susanna Zetterberg, retrouvé en partie carbonisé en bordure d'un chemin de la forêt de Chantilly, dans l'Oise, n'avait pas permis d'établir si elle avait subi des violences sexuelles. Elle avait été atteinte de plusieurs balles et avait les mains menottées dans le dos. Parmi divers éléments accablants pour l'accusé, des traces d'ADN semblable à celui de la victime avaient été découvertes sur un pistolet retrouvé dans le coffre de son véhicule.

Mais durant l'enquête, Bruno Cholet a accusé les policiers d'avoir fabriqué des preuves contre lui. Au fil du récit de sa vie, il a affirmé à la cour d'assises n'avoir "jamais tué personne". Il encourt la réclusion à perpétuité.


http://lci.tf1.fr/france/justice/meurtre-d-une-suedoise-le-lourd-passe-de-bruno-cholet-7504297.html

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