mercredi 12 septembre 2012

Albi. Ils font du rodéo avec des scrapers

Leur avocat l'a dit : ce ne sont pas des casseurs et encore moins des délinquants d'habitude. Ce qui explique, qu'hier, lors de l'audience correctionnelle du tribunal d'Albi, Jonathan et son pote Kévin, 20 ans, n'était pas très à l'aise à la barre. Les deux jeunes compères ont comparu pour des dégradations ou détérioration du bien d'autrui, sur les chantiers routiers de Moulares (RN 88) et de Tauriac de Naucelle, du 30 mars au 3 avril. Ils se sont offert quelques tours de scraper, ces gros engins de chantier destinés à l'arasement des sols. Mais leurs virées nocturnes ont laissé des traces : sur les engins, détériorés pour les mettre en route, et sur le chantier. L'addition de leur cavalcade est plutôt salée. La partie civile, qui représentait la société Guintoli, a demandé 150 000 € pour le préjudice subi. «Il a fallu, explique Me Dominique Laurens, remettre les scrapers en état, commander les pièces et prendre en compte la perte d'exploitation liée à l'immobilisation des engins».

«Ce n'est pas un jeu de voler»

«Ce n'est pas un jeu de voler des engins de chantier, lance la procureur. Ils ont mis en danger leur propre vie et celle des autres». Elle demande un travail d'intérêt général (Tig) de 100 heures pour chacun.
«Il y a des passionnés de tout dans la vie, explique Me Stéphane Mazars, du barreau de Rodez. Des belles machines qui font rêver les jeunes, c'était leur trip. Ils y sont allés pour voir et s'ils pouvaient les conduire. Il y avait les clés sur les premiers engins, ils ont tourné tout simplement la clé». Et l'avocat de la défense de se demander si la victime n'a pas concouru à la commission des faits ? Il a plaidé pour un partage des responsabilités sur le plan civil et demandé une expertise pour l'évaluation du préjudice. Les clés ayant été enlevées par les ouvriers, les jeunes ont remis ça mais en forçant les engins.C'est un conducteur de travaux qui a relevé la plaque de leur voiture qui a mis les enquêteurs sur leur piste.
Le tribunal les a reconnus coupables des faits. Ils devront effectuer un Tig de 105 heures dans un délai de 18 mois. Le tribunal a réservé ses droits sur l'action civile et renvoyé à l'audience du 4 février. Une expertise a été demandée pour chiffrer le montant du préjudice matériel et financier pour le retard de chantier. De très grosses sommes sont en jeu.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/09/07/1433880-ils-font-du-rodeo-avec-des-scrapers.html

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