Une mystérieuse inscription «SUSANA 377», retrouvée sur un sac plastique qui
contenait l'arme du meurtre de la jeune Suédoise Susanna Zetterberg, n'a pas
livré ses secrets au procès de l'ancien «faux taxi» Bruno Cholet, mais a donné
lieu, ce mardi, à une bataille de graphologues.
«Ma conclusion est qu'il y a une très forte probabilité pour que cette écriture soit celle de M. Cholet», a déclaré à la cour d'assises de Paris Ginette Bizeul, commandant de police honoraire et expert en écriture. «Je pense que ces écrits ne sont pas exploitables et ne permettent pas d'être attribués à leur auteur», a ensuite estimé Anne Bisotti, autre expert.
Le sac plastique vert et blanc, à l'enseigne d'un
magasin de sport, avait été retrouvé dans le véhicule de l'accusé. A l'intérieur se trouvaient l'arme du crime - un pistolet de
calibre 22 long rifle - et trois paires de menottes identiques à celles qui
entravaient Susanna Zetterberg lorsqu'elle a été retrouvée morte dans la forêt
de Chantilly (Oise).
«Ce sac je ne le connais pas»
La jeune fille de 19 ans avait disparu après être montée dans un taxi à la sortie d'une boîte de nuit. Divers éléments matériels accablent Bruno Cholet, délinquant multirécidiviste de 55 ans, mais il nie les faits et se dit victime d'un complot policier. Sur le sac étaient inscrits au feutre rouge «SUSANA», avec un seul «N», et le nombre «377».
«Monsieur Cholet, que pensez-vous des conclusions assez opposées des deux expertises ?», a demandé à l'accusé la présidente, Xavière Siméoni. «Ce sac, je ne le connais pas, je ne peux donc pas avoir écrit dessus...», a-t-il répondu.
Depuis son arrestation, six jours après le meurtre, Bruno Cholet accuse les policiers d'avoir placé ce sac dans sa voiture. Il assure aussi qu'ils ont déposé dans son véhicule une petite pelle que, selon les enquêteurs, l'accusé a utilisée pour récupérer au bois de Boulogne le fameux sac plastique qu'il y avait enterré après le crime.
Selon la police qui l'avait pris en filature, Cholet était resté 41 minutes dans le bois, où il avait pu retrouver le paquet en se repérant à des marques faites de morceaux de sparadrap disposés en croix. Lui affirme ne s'être arrêté au bois que brièvement, pour y uriner.
Le mystère autour du nombre «377» demeure lui aussi. Durant l'enquête, les policiers avaient estimé qu'il pouvait s'agir de la distance entre le chemin et le lieu où le meurtrier présumé avait enterré les pièces à conviction, soit 37,70 m. L'audience n'a pas éclairci ce point.
http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/Proces-Cholet-l-inscription-SUSANA-377-ne-livre-pas-ses-secrets
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