Bruno Cholet, un violeur récidiviste, est jugé à Paris pour la mort de
l'étudiante suédoise Susanna Zetterberg, retrouvée poignardée et brûlée, à
Chantilly, en avril 2008.
Susanna Zetterberg avait 19 ans, elle étudiait à la Sorbonne depuis le mois de septembre 2007, exerçait un petit boulot dans un café et aimait s'amuser avec d'autres membres de la communauté suédoise à Paris. Elle était blonde et jolie. «Intelligente et gentille», ajoutent ses amis.
Le 18 avril 2008, elle se rend à La Scala, une boîte de nuit de la rue de Rivoli, à Paris. A quatre heures, elle prend un taxi pour rentrer chez elle dans le XVIIIe arrondissement. Le Ford Galaxy blanc est conduit par un de ces nombreux faux taxis qui travaillent sans licence dans la capitale. «Il n'est pas net», indique Susanna dans un texto à une amie. Quelques minutes plus tard, au niveau du stade de France, elle comprend qu'il y a un problème. A deux reprises, à 5h13 et 5h14, elle tente en vain de joindre un copain.
Entre 5h30 et 6 heures, un automobiliste remarque un monospace blanc en forêt de Chantilly. Presque au même moment, deux femmes signalent un début d'incendie sur ce qu'elles croient être un mannequin. En fin de matinée, un promeneur découvre le corps de Susanna, habillé, partiellement brûlé. Elle a été tuée d'un coup de couteau au thorax. Quatre balles de 22 long rifle ont été tirées dans la tête de la jeune femme «mourante ou déjà décédée», d'après l'autopsie. Elle n'a pas été violée.
L'enquête, confiée à la PJ parisienne à compter du 22 avril, part tous azimuts. On pense à la Samarienne Élodie Kulik, violée, tuée et brûlée le 12 janvier 2002; on évoque aussi une Suédoise violée par un faux taxi, en février de la même année, près de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines).
Une fouille de sa voiture accablante
Les cartes de crédit de Susanna Zetterberg ont été utilisées au petit matin, à Senlis. Si les vidéos ne permettent pas de reconnaître leur utilisateur, ses vêtements sont identifiables. Surtout, une jeune femme raconte qu'elle a été importunée il y a peu par un supposé chauffeur de taxi au volant d'un monospace blanc: la description correspond aux témoignages des clients de La Scala. Les policiers exploitent leurs fichiers. Ils ciblent un délinquant sexuel également condamné, en août 2007, pour conduite illégale de taxi. Bruno Cholet est logé le 24 avril dans un appartement du Xe arrondissement. On l'interpelle le lendemain à 16 heures dans les Yvelines, après qu'il eut déterré un sac enfoui dans le bois de Boulogne.
En garde à vue, comme tout au long de l'instruction, il nie avoir croisé la route de Susanna Zetterberg, mais la fouille de sa voiture est accablante: pistolet 22 long rifle portant trace de l'ADN de la victime, traces du sang de la Suédoise sur la housse de l'arme, menottes, du même type que celles qui l'ont entravée, le tout enfermé dans un sac plastique maculé de terre, portant l'inscription «Susanna 777».
Le 27 avril, Cholet est mis en examen pour «enlèvement et séquestration suivis de la mort de la victime, vol de deux cartes bancaires et escroquerie, le tout en état de récidive légale». Cette accusation a également été retenue dans l'ordonnance de mise en accusation, qui renvoit Bruno Cholet devant la cour d'assises de Paris dès mardi. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/Bruno-Cholet-devant-les-assises-de-Paris-pour-la-mort-de-Susanna
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire