lundi 10 septembre 2012

Cholet accuse les policiers d'avoir voulu "le faire tomber"

Il n'a rien fait, a-t-il à nouveau martelé à l'audience de lundi. Non, il n'a pas tué l'étudiante suédoise Susanna Zetterberg en 2008. L'ancien chauffeur de taxi clandestin et délinquant multirécidiviste Bruno Cholet, déjà condamné deux fois pour des viols, a également affirmé devant la cour d'assises de Paris que la police avait fabriqué des preuves contre lui. Les policiers auraient voulu le "faire tomber", dit-il, parce qu'il avait refusé d'être un de leurs indicateurs.

Vendredi, à la fin de la première semaine de procès, il avait déjà accusé les enquêteurs de la brigade criminelle d'avoir placé dans son véhicule le pistolet de marque allemande Walther utilisé par le meurtrier de la jeune fille. A l'audience de lundi, il a supposé que les policiers avaient mis son slip en contact avec l'arme afin d'y transférer son ADN. "Je n'ai jamais eu cette arme entre les mains! Jour et nuit, j'essaie de comprendre. A part cette histoire de slip, je n'ai pas d'autre explication", a martelé l'accusé, longuement interrogé par la présidente, Xavière Siméoni. Quant à savoir comment le sang de Susanna Zetterberg est arrivé sur le  pistolet, "je n'en sais rien du tout", a-t-il ajouté.

Impassible devant les légistes et balisticiens

"En tous cas, je trouve sur l'arme l'ADN de la victime, l'ADN de M. Cholet,  je n'en trouve pas d'autre", a déclaré Marie-Gaëlle Le Pajolec, expert en empreintes génétiques. "Est-il possible de transférer l'ADN de quelqu'un sur un support?",  autrement dit, "est-ce que je peux me débrouiller pour déposer l'ADN d'un  individu sur un objet compromettant?", avait auparavant demandé la présidente à  une autre scientifique expert en empreintes génétiques, Sandrine Valade. "Oui, on peut imaginer récupérer des cellules de cette personne (du sang, de la salive, du sperme...) et les déposer sur un support", avait répondu l'expert.

Un peu plus tôt dans la journée, Bruno Cholet avait écouté sans ciller les légistes et balisticiens décrire les blessures de Susanna Zetterberg, qu'il est accusé d'avoir kidnappée et tuée après l'avoir prise en charge dans son taxi "clando" à la sortie d'une boîte de nuit parisienne, au petit matin du 19 avril 2008. La jeune fille de 19 ans avait été retrouvée morte quelques heures plus tard en bordure d'un chemin de la forêt de Chantilly (Oise). La victime, qui avait les mains menottées dans le dos, avait reçu quatre balles dans la tête, dont trois tirées à bout touchant au niveau de la tempe, a expliqué le Dr José Schwarz. Des experts graphologues sont attendus mardi. Le procès est prévu jusqu'à vendredi
 

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