samedi 22 septembre 2012

Violences sur policiers au tribunal: un an ferme pour un Grassois

Aux policiers qui tentaient de l'interpeller sur décision du juge, il avait opposé un déferlement de violence. Rébellion, coups de tête, coups de pieds, insultes et menace de mort sur six policiers. La scène s'était déroulée au tribunal de grande instance de Grasse, en pleine audience, le 9 juin 2011.

Poursuivi pour violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique sans ITT et menaces de mort, Thibault, 25 ans, était convoqué devant le tribunal correctionnel de Grasse. Il a été condamné à un an de prison ferme avec un nouveau mandat de dépôt qui, cette fois, a pu être exécuté sans incident.

En 2009, Thibault avait été condamné à 2 mois de prison assortis du sursis à condition qu'il accomplisse 80 heures de travail d'intérêt général. Obligation que le jeune homme n'a jamais effectuée. Il est donc convoqué à l'audience du juge de l'application des peines le 9 juin 2011. Ce jour-là, également en raison de son casier judiciaire chargé, le magistrat décide de révoquer le sursis (converti en prison ferme) et prononce son incarcération immédiate.

« Je ne viendrais pas avec vous. Laissez-moi partir ! » vocifère d'abord le jeune homme alors que deux brigadiers chefs tentent de lui passer les menottes. Puis il les insulte et les menace de les «retrouver à la sortie » pour les tuer.

Coup de pied dans le bas-ventre

« Nous l'avons ceinturé, il bougeait dans tous les sens. Nous avons été obligés de le mettre au sol pour lui passer les menottes » expliquent les fonctionnaires de police, contraints ce jour-là d'appeler trois collègues du petit dépôt en renfort.

Une fois menotté, Thibault est remis debout. Il commence à donner des coups de tête et de pieds, atteignant notamment une des fonctionnaires au bas-ventre.

« Je me suis débattu, c'était involontaire » se défend à la barre le prévenu grand et mince, vêtu de sombre.

« Les coups ont été portés volontairement» rectifie la fonctionnaire la plus blessée.

« Inquiet pour ses chats »

« C'est vrai, psychologiquement, une arrestation à la barre peut être brutale. Mais avez-vous eu conscience de l'endroit où vous vous trouviez ? » lui demande le président Marc Joando.

« J'ai eu un mouvement de panique » explique le mis en cause.

Porté par quatre policiers, Thibault est finalement descendu dans les geôles du palais de justice où il est pris en charge par un équipage du GPS (groupe de sécurité de proximité).

« Les policiers ont tout essayé. Le dialogue, le renfort. Le président, la procureure ont tenté de le raisonner. Rien n'y a fait. Il est allé crescendo dans ce déchaînement de violence » rappellent pour les parties civiles Mes Mélanie Junginger et Catherine Bécret.

« La justice vous a déjà fait part d'une grande mansuétude. Le sursis est révoqué. Il faut assumer» souligne la substitut du procureur Delphine Haubensack qui demande un an de prison avec arrestation à la barre.

«Il était inquiet pour ses trois chats, seuls à l'appartement. Il a proposé d'aller les nourrir et de revenir,indique son avocat Me Luc Tran Duy. Aujourd'hui il suit une formation de conducteur d'engin de levage. Ne le privez pas d'un avenir.»

Mais le tribunal confirme la peine requise par le parquet.

http://www.nicematin.com/grasse/violences-sur-policiers-au-tribunal-un-an-ferme-pour-un-grassois.993356.html

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