mardi 23 octobre 2012

Besançon : Un huissier au bout du fusil

« C’ÉTAIT la colère, mais je n’aurais jamais tiré. » Encadré d’agents pénitentiaires dans le box des prévenus, Michel Frisiello est plus amène devant les juges qu’il ne l’a été devant l’huissier qui s’est présenté à son domicile à Besançon, le 7 septembre 2011.
Et pour cause. Car l’officier ministériel, venu faire exécuter une décision de justice de 2004 – ce qui avait laissé à l’intéressé plus de six ans pour prendre ses dispositions – s’est vu mis en joue par une carabine.
Comme le souligne M e Bonnetain, avocat de la partie civile, « on peut s’imaginer le traumatisme subi, lorsqu’on mène une mission de service public, en se retrouvant ainsi accueilli avec un fusil braqué sur le ventre, sans savoir s’il est ou non chargé. » En l’occurrence, il semble qui ne l’ait pas été puisque l’homme a lancé à l’huissier : « Et n’oubliez pas que mes racines, c’est gitan italien : la prochaine fois, mon fusil sera chargé. »

Six mois ferme

Le procureur requiert « six à huit mois ferme avec maintien en détention », après avoir rappelé que le prévenu a déjà quatre mentions au casier judiciaire et purge actuellement quinze mois d’emprisonnement.
N’ayant pas souhaité s’attacher les services d’un avocat pour appuyer sa défense, Michel Frisiello plaide : « On m’a retiré mon permis, du coup, j’ai perdu mon boulot, je n’ai plus pu payer mon loyer et je me suis fait expulser. J’ai 56 ans, c’est la première fois que je fais de la prison. Je n’avais pas l’intention de faire du mal à l’huissier. »
Le tribunal l’a condamné à six mois ferme.

http://www.estrepublicain.fr/doubs/2012/10/17/un-huissier-au-bout-du-fusil

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