dimanche 25 novembre 2012

Bamberski : l'ultime combat

Ce sera sans doute la dernière apparition de Dieter Krombach dans le box des accusés, après 30 ans de péripéties judiciaires hors norme. Ce mardi, s'ouvre en appel devant la cour d'assises de Val-de-Marne, à Créteil, le procès du docteur Krombach, 77 ans, accusé de meurtre sur sa belle-fille, Kalinka Bamberski, 14 ans, retrouvée morte en juillet 1982 au domicile du médecin bavarois, à Lindau, en Allemagne. Condamné en octobre 2011 par la cour d'assises de Paris à 15 ans de réclusion, pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, Dieter Krombach avait fait appel, clamant son innocence dans un dossier où les charges se sont accumulées au fil des années. Lorsque le 10 juillet 1982, Kalinka Bamberski est retrouvée morte étouffée par des vomissements chez son beau-père à Lindau où elle passait ses vacances avec sa mère, Krombach a toujours déclaré lui avoir injecté une préparation à base de Cobalt Ferrlecit (fer). Des déclarations surprenantes au cours desquelles il explique que ce traitement était destiné à accélérer le bronzage. Puis, à soigner l'anémie. Mais l'enquête réactualisée en 2010 par le juge Brigitte Jolivet va accréditer la thèse d'un acte volontaire, dans la lignée de ce qu'avait toujours dénoncé le père de Kalinka, le Toulousain André Bamberski. Les nouvelles expertises ont révélé la présence dans les organes de l'adolescente d'un puissant somnifère, le Frisium. Un médicament administré peu de temps avant la mort de Kalinka qui est située non plus au matin du 10 juillet, comme l'a prétendu le docteur Krombach, mais entre 22 h 30 et 0 h 30, la veille. L'injection de ce somnifère en quantité importante aurait déclenché le choc cardiovasculaire à l'origine de l'asphyxie. De nouveaux témoignages de jeunes filles violées et préalablement droguées ont fini par affaiblir la posture du médecin déjà condamné en 1997 pour le viol d'une patiente.
Durant ces trois semaines de procès, jusqu'au 14 décembre, l'accusé, écroué à la prison de Fresnes depuis octobre 2009, va tenter de convaincre ses juges. Ses avocats, Mes Levano et Ohayon, vont dénoncer «l'irrégularité» du procès compte tenu, selon eux, de «l'illégalité de l'enlèvement du docteur Krombach» ramené de force en France, en octobre 2009, pour y être jugé. L'Allemagne ayant toujours refusé d'extrader son ressortissant. Mardi, Krombach fera face à une double opposition. Celle du père de Kalinka, André Bamberski, l'homme qui l'a traqué pendant 27 ans et la mère de Kalinka, Danielle Gonnin, ex-épouse d'André Bamberski et du médecin allemand. Une femme qui a lontemps douté de l'implication de Krombach dans la mort de Kalinka. Mais plus aujourd'hui.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/11/25/1497953-bamberski-l-ultime-combat.html

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