vendredi 28 décembre 2012

Carcassonne. Le tireur de Berriac évite la prison

Audience sous tension, hier midi, au tribunal correctionnel de Carcassonne devant lequel était renvoyé en comparution immédiate, J.G., le «tireur de Berriac». âgé de 58 ans, ce retraité des mines de Salsigne qui vit à Barbaira répondait d'avoir, à trois reprises, tiré avec des armes de gros calibre sur la façade d'une maison de Berriac et d'avoir, également, clairement menacé de mort l'un de ses occupants en lui envoyant, en novembre, un petit cercueil contenant des balles. A trois reprises entre juillet 2010 et la nuit de Noël, J.G. a tiré des coups de feu en direction d'une maison de la cité de l'Espérance. En juillet 2010, une balle avait même transpercé un volet et était venue se ficher dans le mur de la chambre d'une enfant, passant à quelques centimètres d'elle. Et mardi matin, vers 1 h 30, une fois encore, deux enfants se trouvaient dans le pavillon. «Je n'ai jamais eu l'intention de blesser ou tuer. Je voulais donner une leçon. J'ai conscience de la gravité de ce que j'ai fait, je ne voyais pas le danger», a expliqué le prévenu à la barre. Tout ça pourquoi, finalement ? Eh bien, à cause d'une colère qu'il ruminait depuis des années après avoir été escroqués, lui et ses voisins, à hauteur de 1200 €, par un gitan qu'il croyait membre de la famille visée... L'origine du contentieux : un super vin à vil prix qui ne lui a jamais été livré.

La méthode corse...

Le procureur Philippe Romanello a évoqué tant la disproportion entre les faits et leur cause que l'imbécilité d'une telle «méthode corse». Considérant que le «trouble a l'ordre public est immense» et que l'on ne «peut accepter que l'Aude soit un Western», il a requis 2 ans de prison dont 1 ferme. Par ailleurs, le magistrat s'est inquiété du fait qu'un véritable arsenal a été retrouvé au domicile du prévenu (notre édition d'hier). «Qu'est ce c'est que cette fascination pour les armes ? On va pas à la chasse aux éléphants dans le Carcassonnais», a-t-il lancé. Et d'annoncer que des suites judiciaires sont à prévoir concernant ces armes (dont 8 de «guerre»).
Le défenseur de J.G., Me De Rinaldo a plaidé sur la base de la personnalité de son client : un bon père, travailleur, sans histoire, repenti et «soulagé d'avoir été pris». L'avocat a aussi dit ses «inquiétudes pour la suite», tant pour son client que pour ses proches. Prison ou non.
Le tribunal a finalement prononcé une peine de 24 mois de prison, dont deux ferme et n'a pas décerné de mandat de dépôt. La réaction des victimes et de leur entourage a été particulièerement violente à l'énoncé de la décision. J.G. a quitté le Palais par une porte dérobée et sous escorte. De nombreux gendarmes et policiers ont été mobilisés pour maintenir le calme et le prévenu a été mis à l'abri par les militaires, tandis que hors d'elles, les parties civiles annonçaient une vengeance terrible à l'encontre de J.G., de son épouse, de ses enfants et sa maison...

http://www.ladepeche.fr/article/2012/12/28/1524363-carcassonne-le-tireur-de-berriac-evite-la-prison.html

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