vendredi 25 janvier 2013

17 ans de prison pour le tireur du bar-tabac de Moulin-Mage

Le verdict est tombé, hier soir, pour les six accusés, impliqués dans la braquage mortel du bar-tabac de Moulin-Mage le 30 avril 2010. Des peines plus lourdes que prévues ont été prononcées.
C'est un coup de massue qui s'est abattu sur les accusés mais aussi sur leurs proches qui ont suivi les débats pendant plus d'une semaine à la cour d'assises du Tarn à Albi.
Après plus de 8 heures de délibérations, le jury et la cour se sont prononcés. Damien Carrié a été condamné à 17 ans de réclusion criminelle (12 ans avaient été requis).
Son frère, David a été condamné à 12 ans de réclusion (8 ans requis) ; Damien Pasturel à 10 ans d'emprisonnement (8 ans requis) ; Franck Ano, qui attendait dans la voiture ses trois copains braqueurs a été condamné à 8 ans d'emprisonnement (5 ans dont 2 sursis requis).
Ève Schmit, accusée de complicité et qui a reconnu être au courant du projet de braquage, a été condamnée à 8 ans de prison (5 ans dont 2 avec sursis requis). Seule Jacqueline Ano, la mère de Franck et ex-compagne de Damien Pasturel, est repartie libre : 1 an de prison avec sursis (6 mois sursis requis) pour complicité de vol en réunion.
Les jurés et la cour ont pris le temps de décortiquer les 27 questions qui leur étaient posées.
Ils n'ont donné que peu de crédit aux agissements d'une bande de bras cassés, des Pieds Nickelés pour certains des défenseurs, qui auraient agi par désœuvrement et manque d'argent.
«Ce ne sont que des gosses»
La mort de Maurice Ayrolles, 56 ans, le client du bar-tabac de Moulin-Mage qui a tardé à se coucher sous la menace des fusils, a beaucoup pesé dans le verdict. La préparation, plus ou moins soignée, du braquage aussi. Ils n'ont pas écarté, non plus, la participation et l'influence d'Ève Schmit, toujours présente dans la petite bande des Monts de Lacaune.
Pourtant les avocats de la défense n'ont pas ménagé leurs efforts pour mettre en avant le parcours torturé des accusés. À l'image de Me Pierre Dulac, le dernier à plaider hier matin au nom de Damien Carrié.
«Quand je les vois, les uns et les autres sur le banc de l'infamie, je ne vois que misère, misère sociale, affective, culturelle et maternelle. Ce ne sont pas des monstres comme le soulignait l'avocat général, mais des gosses. Vous les avez dépeints comme des prédateurs alors que le destin s'est acharné contre eux. Il n'y avait rien de méthodique dans leur braquage, tout n'a été qu'improvisation. Comme leur vie d'ailleurs.»L'avocat a posé la question aux jurés pour savoir la peine que méritait «ce garçon souffreteux, fracassé».
«Combien de temps allez-vous le mettre à l'écart de la société ? Il ne s'agit pas de l'absoudre, bien sûr. Je vous demande un verdict de pardon, une peine qui va préserver la vie». Mais l'heure n'était pas au pardon, hier soir.Pour personne.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/01/22/1541829-17-ans-pour-le-tireur-du-bar.html

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