jeudi 21 février 2013

Procès du soldat tueur : «chez nous, quand quelqu'un nous gêne, on le tue... et c'est terminé !»

Alors que la veille, le GIPN avait dû faire usage de la force pour le maîtriser, Raymond Térématé n'a pas assisté hier à son procès. Le reverra-t-on d'ici le verdict ? En attendant, les témoignages se succèdent.
On l'annonçait imprévisible, il a parfaitement répondu à sa réputation. Raymond Térématé, le Tahitien de 28 ans, accusé des deux assassinats de Saint-Eutrope- de -Born perpétrés en décembre 2009 et mars 2010, a persisté, hier, dans son refus de revenir dans le box de la cour d'assises, après qu'une nouvelle sommation à comparaître lui a été signifiée. Il est vrai qu'après la soirée particulièrement mouvementée de la veille, la fièvre qui l'habitait n'était peut-être pas retombée. Un «coup de sang» dont les murs du palais résonnent encore.
Descendu par les hommes du GIPN dans la geôle du tribunal, le gaillard a subitement «pété les plombs», frappant avec une violence rarement vue sur les parois et la porte en «Plexiglas» de sa «cage», jusqu'à en déformer totalement la serrure, au point que les hommes du GIPN eurent de grandes difficultés à l'ouvrir quand il fut décidé de l'en extraire.

Il refuse l'escorte du GIPN

Les policiers d'intervention ont dû ensuite faire usage de leur pistolet à impulsion électrique (communément désigné par le nom de la marque «taser») avant de le «saucissonner» et de le transporter à la maison d'arrêt où il était placé en isolement. Et où les incidents se sont poursuivis…
A l'huissier venu lui faire part hier matin de la sommation à comparaître, l'accusé s'est plaint de «violences» de la part des policiers d'intervention et dit refuser leur escorte. Quoi qu'il en soit, l'homme ne pourra être transféré ailleurs avant demain soir, date programmée de la fin de son procès, puisqu'il a tout loisir de décider de revenir dans le box jusqu'à l'heure du verdict.
Si ces événements monopolisent l'attention, le procès continue, pour la mémoire des deux victimes Hakim Aïssa et Benjamin Genet, évidemment, mais aussi pour Bérengère Jappet-Granon, la complice présumée.

Reviendra-t-il ?

Visiblement enhardie par l'absence de son ancien amant - elle déclarera qu'il l'a menacée la veille avec des gestes non équivoques lorsqu'elle témoignait- la jeune femme contesta plusieurs déclarations qu'on lui prêtait et assura, par rapport à la mort de Benjamin Genet, son compagnon : «J'étais mal, malheureuse. J'ai dit aux enfants que leur père était parti». «Mais leur avez-vous dit quand il reviendrait ?», interrogea la présidente Annie Cautres. «Non, je n'ai rien dit…».
À la veille du verdict, la question se pose : Raymond Térématé reviendra-t-il pour la fin de son procès ? Si c'est le cas, il sera la cible de toutes les parties, dont on ne sait laquelle sera la plus accablante à son endroit. Entre l'avocat général qui ne manquera pas de requérir une lourde peine, les avocats des parties civiles qui ont déjà montré qu'elles n'allaient pas le ménager et le défenseur de Bérengère Jappet-Granon qui ne se privera probablement pas de lui «taper» dessus pour démontrer que la coaccusée était sous son emprise, le Tahitien sera confronté à un véritable tir de barrage. Serait-il en mesure de le supporter, sans autre réaction que de fixer ses accusateurs de son regard noir et quasi menaçant ?

http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/21/1566344-chez-nous-quand-quelqu-un-nous-gene-on-le-tue-et-c-est-termine.html

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