mardi 26 mars 2013

Auch. Du sursis pour celle qui a causé la mort de Pierre Ponomareff

Pierre Ponomareff était un pilote de dirigeable mondialement connu. Mais c'est sur terre que ce commandant de bord passionné a trouvé la mort, à l'âge de 62 ans. C'était le 16 août 2011, à Jégun. Pierre roulait à moto en direction de Castéra-Verduzan, pour rejoindre un ami, quand une jeune conductrice, alors âgée de 21 ans, lui a coupé la route.
Hier, le tribunal correctionnel a condamné la jeune Gersoise à 2 mois de prison avec sursis. Son permis a en outre été suspendu 18 mois. Un jugement clément, donc, pour Ketsia, dont le casier était vierge et qui était enceinte au moment de l'accident.
À l'audience, elle avait déclaré avoir regardé dans le rétro pour voir s'il y avait une voiture derrière elle. C'est en perdant la route des yeux qu'elle avait dévié de sa trajectoire et qu'elle s'était retrouvée sur la voie de circulation de Pierre Ponomareff, qui avait tenté de l'éviter. En vain. Pierre est mort des suites de ses blessures alors que l'hélicoptère qui l'évacuait était en train de se poser à l'hôpital Rangueil à Toulouse.

Louise : «Quand elle veut voir son père, elle peut lui téléphoner. Pas moi»

Son décès marquera certainement à vie la jeune Ketsia. Là est sans doute sa véritable condamnation. Mais une peine prononcée par la justice est aussi un message envoyé à la société. À cet égard, «deux mois avec sursis, c'est un peu léger pour avoir tué quelqu'un», note Geneviève, l'ancienne compagne de la victime, à Fleurance.
Sa fille Louise, étudiante à Toulouse, est encore plus amère. Son père est mort à cause d'une faute d'inattention commise par une jeune femme qui a le même âge qu'elle ! «Depuis, je suis tétanisée sur la route !» Une conséquence de l'accident, mais ce n'est pas le pire. «À l'audience, en janvier, elle était accompagnée de toute sa famille. Moi, je n'avais que ma mère. À l'avenir, elle arrivera à passer au-dessus de sa condamnation ; pas moi. Quand elle veut parler à son père, elle peut toujours lui téléphoner ; pas moi. Je dois aller au cimetière.»
Louise s'interrompt, la voix étranglée par les sanglots. Bien sûr, une peine plus sévère n'aurait pas fait revenir son père. Bien sûr, le président du tribunal a suivi le réquisitoire du parquet. Mais… Alors, elle veut se souvenir des jours heureux. De son père, ce héros, qui a fait le tour de la planète en dirigeable, à bord du GoodYear, dans les années 70. Puis, pour le compte des Allemands de WDL. Avec la crise énergétique et les préoccupations environnementales, ce passionné croyait que les ballons allaient revenir au goût du jour. Pour lui, il s'agissait d'un mode de déplacement sûr. Plus sûr, c'est certain, que la moto et la voiture qui lui ont coûté la vie.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/03/22/1588619-auch-du-sursis-pour-celle-qui-a-cause-la-mort-de-pierre-ponomareff.html

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