« Chacun rivalise de mauvaise foi »
Le Charmontais lui aurait fourni l’arme, un pistolet à grenailles volé lors d’un cambriolage perpétré dans la nuit du lundi 18 au mardi 19 février à Grand-Charmont. Mais la mémoire du braqueur lui fait défaut. Il ne se souvient pas l’avoir avoué aux gendarmes. Volte-face devant les magistrats : « Non, Mourad ne m’a pas donné l’arme. C’est moi qui l’ai prise chez un copain ». Dans ses dépositions, il affirmait que son complice l’attendait près du bureau de tabac : « Mourad m’a dit, vas-y, je suis derrière toi ». Ou encore « Vas-y si t’as des c… ». Mais là encore, il revient sur ses déclarations.Pour la représentante du parquet, « chacun rivalise de mauvaise foi et de mensonge… C’est le bal des menteurs », relève-t-elle. Les enjeux sont énormes. Les deux prévenus ont été condamnés à de multiples reprises et risquent la peine-plancher. C’est justement ce que requiert la substitute Gamain.
Concernant la deuxième série de faits, seul Goudjili est poursuivi. L’extorsion avec arme sur deux étudiants à Montbéliard, le 13 février, à 1 h 20, il reconnaît (N.D.L.R. : un mineur sera également jugé pour ces faits). « J’ai brûlé le sac de la dame parce que je me voyais mal lui rendre… », note le jeune homme qui a dérobé les cartes bancaires, les téléphones portables des victimes. Le vol à main armée à la boulangerie Demeusy avec le mineur, la même nuit, un peu plus tard, il admet sans difficulté : « J’avais besoin d’argent ».
Relaxe demandée
Question du juge Troilo : « Entre les vols que vous avez commis par le passé et les braquages, il y a un monde. Comment êtes-vous passé dans ce monde ? ». Réponse : « Je voyais pas le braquage comme à la télévision ». Le juge continue : « Vous avez pensé aux gens qui se voient avec un flingue sous le nez ? ». L’homme regarde ses chaussures. Les deux copains présenteront leurs excuses aux victimes.Pour Me Roller, qui défend Goudjili, il faut relativiser : « On a braqué une boulangerie pour 200 € et quatre sandwichs ». Et d’appuyer sur la personnalité du jeune homme à l’avenir prometteur (qui a effectué une 1ère S) à la dérive depuis quelques années : « Il a besoin d’être encadré », assure l’avocat. Me Barré, qui intervient pour Loucif, plaide la relaxe en ce qui concerne la tentative d’extorsion à Bethoncourt : « La buraliste a vu un deuxième homme mais quand on lui a présenté ce monsieur sur une planche de photographies au commissariat, elle ne l’a pas reconnu ». Il ajoute : « Qu’est-ce qui nous reste à part ça ? Le vol à Grand-Charmont qui est reconnu ».
Concernant Loucif, les juges sont allés au-delà des réquisitions. Les deux hommes ont été condamnés à 4 ans de prison dont 1 avec sursis, mise à l’épreuve pendant 3 ans avec obligation de travail et de formation. La buraliste bethoncourtoise touche 1.000 € de dommages et intérêts. 500 € et 460 € pour les deux étudiants braqués. L’affaire a été renvoyée sur intérêts civils pour les habitants de Grand-Charmont cambriolés. La boulangerie Demeusy ne s’était pas constitué partie civile.
http://www.estrepublicain.fr/territoire-de-belfort/2013/02/27/le-bal-des-menteurs
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