lundi 1 avril 2013

Albi. Percuté et tué à 20 ans sur son cyclo : la conductrice de la voiture relaxée

Quelques minutes avant le long procès, Nelly Villanueva, la maman de Yohan Gressez, décédé dans un accident de la circulation, le 8 juillet 2010, sur l'avenue François Verdier, ne cachait pas sa satisfaction de se trouver dans le prétoire. «Je me suis battue et on y est arrivé. Ils voulaient tout mettre sur le dos de Yohan et le dossier avait été classé sans suite». La maman s'est battue et le parquet général a demandé au procureur de poursuivre la conductrice impliquée dans l'accident mortel. Marion, 24 ans, a donc comparu pour homicide involontaire et refus de priorité. Mais le tribunal, après avoir longuement entendu les deux parties, a prononcé sa relaxe et débouté les parties civiles, la maman et la Ligue contre la violence routière. Terrible désillusion pour cette mère qui s'est battue jusqu'au bout.
Yohan, qui circulait sur son Derby, a percuté une voiture qui tournait sur le boulevard Lacombe. Il était 15 h 30, ce 8 juillet. Pas de trace de freinage, rien. Le casque, mal sanglé, a sauté et Yohan est mort de ses blessures à la tête. La vitesse de son cyclo a été mise en cause, le fait qu'il ait été «trafiqué», aussi. Mais la défense a aussi mis en avant qu'il avait grillé le feu.
La conductrice a toujours maintenu sa version. Elle est passée au vert, s'est rangée pour tourner sur la gauche et, la voie étant libre avec une voiture arrêtée au feu,elle s'est engagée. Puis il y a eu un choc terrible sur la portière avant droite. Et Yohan étendu, quelques mètres plus loin en sang.

Un dossier malheureux

La maman a longtemps contesté le parti pris des enquêteurs et le rapport de l'expert qui parlait d'une vitesse inadaptée (60 à 65 km/h), d'un casque bas de gamme et mal ajusté et, surtout, que Yohan avait dépassé la fameuse voiture arrêtée au feu tricolore. À ses frais, elle a mandaté un autre expert qui a contesté les conclusions. La vitesse n'était pas en cause dans l'accident (40 à 50 km/h), il a reconnu que le cyclo était prioritaire sur son axe. Il s'est aussi demandé pourquoi la conductrice n'avait pas été soumise à un test de dépistage sur les stupéfiants.
«Ce procès n'est pas une vendetta, c'est simplement une mère qui veut comprendre», explique Me Mouton en avançant ses arguments et la faute de la conductrice. Une faute que ne reconnaît pas le procureur «dans ce dossier malheureux». Me Emmanuelle Weill défend sa thèse du feu grillé et explique que «la cause exclusive de l'accident revient à la victime». Sa demande de relaxe a été entendue.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/03/27/1592119-albi-accident-mortel-de-cyclo-la-conductrice-relaxee.html

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