Affaire Le Couviour. Le procès en appel s'ouvre demain

L'affaire Le Couviour est rejugée à partir de demain, devant la cour d'appel de Rennes. Il y a un an, la cour d'assises du Morbihan n'avait pas retenu l'assassinat, mais condamné Josiane Le Couviour et les trois autres accusés à de lourdes peines.

Quinze ans de prison à Josiane Le Couviour, pour « complicité de séquestration et de vol avec violence ayant entraîné la mort ». En l'occurrence celle d'Annette Dréano-Le Couviour, seconde épouse de son beau-père Eugène Le Couviour, un ancien maire de Pluvigner (56) ayant fait fortune dans le mobilier d'hôpital. Elle avait été retrouvée étouffée par son bâillon, dans la nuit du 9 au 10 avril 2009, au Moulin de la Chesnaie, leur propriété de Grand-Champ (56). Huit ans de prison à Loïc Dugué, l'ancien jardinier de Josiane Le Couviour, pour avoir recruté les deux hommes de main : Wenceslas Lecerf et Guénolé Madé, condamnés respectivement à 18 et 15 ans de prison.

Côte à côte dans le box

Le verdict de la cour d'assises du Morbihan, prononcé le samedi 2 juin 2012, à l'issue de sept heures de délibérations et de deux semaines de débats, n'avait satisfait personne. Ni Josiane Le Couviour et Guénolé Madé, qui avaient fait appel du jugement, estimant leur peine trop lourde, au regard de la responsabilité finalement retenue pour l'une, et des 10 ans requis par l'avocat général pour l'autre, considéré comme un second couteau. Ni la famille d'Annette Dréano-Le Couviour, qui regrettait que la thèse de l'assassinat, celle de l'accusation, n'ait pas été retenue. Le parquet de Lorient a, lui aussi, interjeté appel, afin que l'ensemble des protagonistes soit présents à ce second procès. Tout repart de zéro. Le jugement en première instance a été annulé, et, après un an de détention provisoire, les quatre accusés vont se retrouver côte à côte dans le box des accusés, alors que Josiane Le Couviour et Loïc Dugué avaient comparu libres devant la cour d'assises.

Même ligne de défense

Que peut-on attendre de ce nouveau procès ? Pas grand-chose, a priori. Les quatre accusés devraient rester sur la même ligne de défense, celle d'un cambriolage qui aurait mal tourné et dont l'objet aurait été de mettre la main sur des documents testamentaires. « Une mascarade » pour Me Philippe Billaud, l'avocat des enfants de la victime, qui sera de nouveau épaulé par le très offensif Me Éric Dupond-Moretti, et qui promet d'apporter de nouvelles pièces sur la succession et les relations difficiles entre les familles Dréano et Le Couviour. Reste à savoir qui a tué Annette Le Couviour : Wenceslas Lecerf et Guénolé Madé se renvoient la responsabilité du bâillon, un amas de 21 morceaux de ruban adhésif (l'équivalent de cinq mètres mis bout à bout), appliqués avec force sur tout le visage et autour de la tête.
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