jeudi 23 mai 2013

Meilhon à sa mère : "Je te pardonne, je t'aime, j'espère que tu me pardonneras"

SUR PLACE - L'émotion était à son comble jeudi après-midi à la cour d'assises de Nantes, lors du témoignage en pleurs de la mère de Tony Meilhon. Emotion qui a atteint son paroxisme quand son fils, accusé d'avoir tué et démembré Laetitia Perrais, s'est adressé à elle.

Electrochoc jeudi après-midi à la cour d'assises de Nantes, quand Jocelyne Coignard, mère de Tony Meilhon, puis son fils, ont pris la parole.  Alors que sa mère venait de parler en pleurs  de leur vie et de leurs relations chaotiques, sans jamais jeter un regard sur lui, Tony Meilhon, invité à prendre la parole par le président de la cour, s'est levé. Dans sa main, il tient des feuilles. « J'avais deux pages que j'avais prévu de lire à ma mère, mais je ne vais pas le faire (...) pour respecter la douleur de ma mère ». Il la regarde, elle pas. Pour tenir. « Je vais simplement dire à ma mère  que pour tout ce qui s'est passé depuis tout petit je veux juste te dire que je te pardonne, que je t'aime », dit-il alors.
Submergée par l'émotion, Jocelyne Coignard laisse échapper un cri et fond littéralement en larmes, main sur la bouche. «J'espère que tu me pardonneras un jour et que tu viendras me parler un jour à la prison», poursuit-il, avant de se rasseoir. Dévastée, sa mère ne répond pas, le regarde pas à peine, et quitte la salle en pleurs. C'est la fin de son audition.

Dans la salle, une jeune femme brune pleure à chaudes larmes
Un peu plus tôt, c'est avec elle que le Président, Dominique Pannetier avait ouvert l'audience de l'après-midi. Cheveux châtain clairs très courts, boucles d'oreilles dorées, imperméable noir sur son jean bleu marine et écharpe blanche, elle a répondu aux questions de la cour. A la première question du président -Que pouvez-vous nous dire sur votre fils ? - Jocelyne Coignard part dans un monologue tremblotant à peine audible : Ca fait la 3e fois que je viens devant une cour d'assises. C'est mon 4e enfant. Il n'a pas connu ce que les autres ont connu. J'ai connu des choses difficiles. (sanglots) Il a souffert de l'absence de son père, ça c'est sûr, mais je ne pouvais pas continuer à vivre ainsi. Il (ndlr : son père) était violent, ne travaillait pas, on était dans la misère. Et il a commencé à faire des choses pas bien sur ma fille (...). C'était la limite. (...) Un jour mes enfants m'ont dit ‘on ne veut plus rester là'.(ndlr : sa voix se coupe, sanglots). J'ai pris deux valises et mes enfants et on a atterri dans un foyer. Je me suis débrouillée toute seule (...).

"J'ai fait ce que j'ai pu avec mes enfants. Avec Tony, je n'ai pas réussi"

Dans la salle, deux rangs derrière, une jeune femme brune ne cesse de pleurer. Tony Meilhon, lui, reste impassible, jette des coups d'œil de temps en temps à sa mère. Auditoire et jurés restent interdits face à ce témoignage, à cette émotion. Un des jurés est livide, tétanisé. Un autre ne parvient à garder sa contenance qu'en tenant sa tête sur ses avant-bras.
Jocelyne Coignard poursuit : «J'ai fait ce que j'ai pu avec mes enfants. J'étais seul et sans travail. Avec Tony je n'ai pas réussi. J'ai demandé de l'aide. Le psychologue a dit que si je ne savais pas m'occuper de cet enfant il fallait que je le place à la DASS (nouveaux sanglots). Je ne l'ai pas fait. (...) Après, j'ai rencontré quelqu'un (ndlr : son mari actuel). Mes enfants m'ont dit que ça ne les dérangerait pas. Enfin, les grands. Pas les petits, pas Tony ». (...) Il n'a jamais accepté ma relation. Au début si, on allait au bord de la mer...Mais ça c'est vite dégradé. Je pense que j'aurai du rester seule. (...) Mais il n'y a pas eu de violences, j'aurais jamais accepté ». Interrogé sur les raisons pour lesquelles elle voulait se porter partie civile, elle répond : "être partie civile, c'était pas pour enfoncer mon fils. C'était pour me défendre moi et ma famille qui porte ce nom".

"Il a gâché des vies !"
Après être revenu avec elle sur la plongée de son fils dans la délinquance, le président pose une nouvelle série de questions. Extraits.............. LA SUITE SUR CE LIEN ............. http://lci.tf1.fr/france/justice/meilhon-a-sa-mere-je-te-pardonne-je-t-aime-j-espere-que-tu-me-pardonneras-7974844.html

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