samedi 25 mai 2013

Tribunal d'Agen. «Je vais vous régler comme à Marseille»

Deux fils et leur père ont écopé respectivement d'un an, six mois et quatre mois avec sursis pour avoir menacé de mort des policiers.
Au départ il n'y a rien ou presque rien. Des policiers surprennent un homme bien connu (en leur défaveur) de leur service, au volant d'une voiture, alors qu'il n'a pas de permis de conduire. Ils le rattrapent devant le domicile de son père. Il descend de la voiture précipitamment et prend un escalier qui conduit à l'appartement de son père. Il hurle : «Papa ! Papa ! Les policiers veulent me tuer.» Le père, qui dort, sort de son sommeil et se précipite pour ouvrir la porte. Avant de le faire, il s'empare d'une canne de golf qu'il brandit, menaçant les forces de l'ordre. Le fuyard se cache dans la maison. Mais son frère, lui aussi très connu de la justice et de la police, arrive sur ces entrefaites. Il invective les policiers. Celui qui était caché dans la maison ressort muni d'un bidon de carburant et menace de balancer le contenu sur les policiers ainsi que sur la voiture et d'y mettre le feu. S'ensuivent des injures, des altercations, des menaces de mort qui concernent aussi bien les policiers que leur famille à qui l'on promet, où qu'ils soient, de les retrouver et de les finir «à la kalachnikov», Marseille et ses quartiers nord servant de référence dans ce type de pugilat verbal.
Plutôt que d'aller au clash, les policiers préfèrent partir et revenir deux jours après pour interpeller tout le monde : le papa qui a menacé avec sa canne de golf et les deux frères qui ont proféré des menaces et qui se sont rebellés. Pour l'instant, il ne s'agit que d'un délit de conduite sans permis et d'une (ou plusieurs) rébellion.
Bombes lacrymogènes
Pourtant, lorsque les policiers reviennent - en nombre - pour interpeller tout ce beau monde, la rébellion se poursuit de plus belle. Le père tente de s'échapper, le frère n'y parvient pas, mais l'un des frangins se réfugie dans un box garage, se cache à côté d'une bouteille de gaz qu'il menace de faire exploser si on ne le laisse pas tranquille. Pour l'arrêter, les policiers utilisent des bombes lacrymogènes qui obligent le garçon à sortir de sa cachette. Ils sont donc interpellés tous les trois, conduits au poste et les deux frères placés en détention provisoire.
Hier, tout le monde niait. Le père n'avait «presque pas» utilisé la canne de golf, le fils n'avait pas du tout menacé ni d'incendier la voiture avec du carburant ni annoncé qu'il «ferait péter» la bouteille de gaz tandis que le deuxième garçon interrogeait le président : «Pouvez-vous me dire ce que je fais là ?».
Il eut la réponse par l'intermédiaire du parquet qui requit 4 mois avec sursis à l'encontre du père, deux ans contre celui qui voulait faire «péter le gaz» et 10 mois contre le second frère. Malgré des plaidoiries excellentes de Me de Behr, Bruneau et Severac, le tribunal a infligé 4 mois avec sursis au papa, un an ferme à l'un des frères et 6 mois à l'autre.

Aucun commentaire: