dimanche 23 juin 2013

Quatre jeunes aux Assises ce lundi pour la mort d’un SDF à Boulogne, en juillet 2011

Albert Nicolas, un sans domicile fixe de 76ans, est mort en août 2011, un mois après son agression, allée Beauséjour à Boulogne-sur-Mer. Quatre hommes, certains mineurs à l’époque des faits, comparaissent aujourd’hui aux assises de Saint-Omer pour tentative de vol avec violence ayant entraîné la mort. Ils encourent vingt années de prison.
Ce 16 juillet 2011, alors qu’Albert Nicolas dort dans sa voiture, allée Beauséjour, près du lycée Mariette, des jeunes viennent taper au carreau pour lui demander une cigarette. L’homme refuse. Il est alors violemment sorti de la voiture et roué de coups. Coups de poing, coups de pied, sauts à pieds joints sur sa tête alors qu’il est à terre… « Une violence insoutenable et gratuite, digne du film Orange Mécanique », affirme Edmond Géneau, avocat de la partie civile dans ce procès.
Albert Nicolas est retrouvé inconscient le lendemain matin. Transporté au centre hospitalier Duchenne dans le coma, puis au CHR de Lille, il décédera des suites de ses blessures quelques semaines plus tard.
Le lendemain de l’agression, la voiture d’Albert Nicolas a disparu. Mais elle est aperçue dans le quartier. Tôle froissée, fenêtres brisées… Et à son bord, deux jeunes qui s’amusent à faire un rodéo dans les rues de la ville. Ils sont interpellés. Ils seraient revenus rechercher la voiture alors que le vieil homme gisait tout à côté.
Rapidement, deux autres jeunes sont interpellés. Sur les quatre qui auraient participé à l’agression, trois sont mineurs. C’est pourquoi le procès qui s’ouvre aujourd’hui se déroulera à huis clos.

Un homme sans histoires

Tout l’enjeu sera de définir les responsabilités de chacun dans l’agression qui a causé la mort d’Albert Nicolas. Car pendant toute l’instruction et pendant la reconstitution des faits, les mis en cause n’ont cessé de se renvoyer la balle. Le fils d’Albert Nicolas, qui s’est constitué partie civile dans ce procès, attend beaucoup de cette audience. « Il veut les voir, entendre leurs explications », explique Edmond Géneau. « Comment un brave homme qui n’a rien demandé à personne peut-il se faire massacrer ainsi ? » Albert Nicolas était un homme sans histoires, et qui avait pour passion les chats. Il vivait dans sa voiture depuis plusieurs mois. Très pudique, il n’avait pas révélé sa situation précaire à sa famille. Il avait alors choisi de garer sa voiture dans cette allée tranquille. Jusqu’à ce fameux soir du 16 juillet 2011.
Les quatre accusés seront jugés pour « tentative de vol avec violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». La voiture ayant été volée le lendemain, c’est bien la tentative de vol qui a été retenue. Outre des témoins, des experts psychologues et scientifiques se présenteront à la barre pour dresser le portrait des agresseurs. Le procès devrait durer toute la semaine

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