dimanche 28 juillet 2013

Carlton: quatre questions sur le renvoi de DSK en correctionnelle

Dominique Strauss-Kahn est renvoyé en correctionnelle par les juges d'instruction pour "proxénétisme aggravé en réunion". Autrement dit, l'affaire du Carlton de Lille - sauf surprise - sera belle et bien jugée avec, sur le banc des prévenus, l'ancien patron du FMI.  

Pourquoi les juges n'ont pas suivi les réquisitions de parquet?

Tout simplement parce qu'ils en ont le droit. Le parquet avait requis en juin un non-lieu concernant l'ancien patron du FMI estimant qu'il n'y avait pas de charges suffisantes à son encontre. Un avis... consultatif.  
Les juges d'instruction sont donc passés outre, considérant que le renvoi en correctionnelle était justifié et les charges suffisantes. Ce cas de figure est fréquent.  

DSK peut-il faire appel?

Non, Dominique Strauss-Kahn ne peut pas faire appel de son renvoi en correctionnel. Le parquet, lui, en a la possibilité mais il n'a, à cette heure, pas indiqué s'il en avait l'intention.  
Si le parquet fait appel, la chambre d'instruction de la cour d'appel de Douai sera saisie. La même qui, le 19 décembre dernier, avait rejeté la demande d'annulation de la mise en examen de DSK, validant ainsi l'instruction des juges. La probabilité qu'elle ne valide pas le renvoi en correctionnelle est faible.  

A quoi ressemblera le procès?

Il sera hautement médiatique et politique! Pas de traitement de faveur pour autant. Tout comme les treize autres personnes renvoyées en correctionnelle, Dominique Strauss-Kahn prendra place sur le banc des prévenus. 
L'un de ses avocats, Me Malka, a d'ores et déjà indiqué qu'ils iraient "sereinement devant le tribunal correctionnel pour démontrer l'absurdité et l'aberration de ce grief de proxénétisme aggravé". "La ligne de défense est simple: il n'y a aucun fait qui vaut une poursuite pénale. Ou alors, il faut criminaliser tous les clients de prostitués", a-t-il ajouté.  

Une comparution de DSK risque-t-elle d'embarrasser l'Elysée?

C'est probable. L'audition de l'ancien ministre par la commission d'enquête sénatoriale sur le rôle des banques dans l'évasion fiscale en juin dernier avait provoqué des railleries, même au sein du gouvernement. "Il y a des gens qui sont plus ou moins en situation de donner des leçons. Et je ne crois pas que DSK soit en situation de donner beaucoup de leçons", avait estimé Cécile Duflot (EELV), ministre du Logement. 
Interrogé il y a quelques jours par L'Express sur la possibilité d'un retour de DSK en politique, un ancien responsable de son courant au PS avait lâché un définitif "Vous voulez rire?". Preuve que même pour ses proches, l'ancien patron du FMI est désormais cantonné aux pages faits-divers. 

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