vendredi 2 août 2013

Dunkerque : mort au foyer d’Adoma, deux résidents jugés aux assises

Dans la nuit du 6 au 7 février 2012, Philippe Rebold, âgé de 54 ans, est retrouvé mort dans un couloir du deuxième étage du foyer Adoma de Rosendaël, près des sanitaires. Il baigne dans son sang.
L’autopsie révélera qu’il a été tabassé. Son corps est couvert d’ecchymoses. Il est mort par asphyxie, étouffé par son propre sang. Au moment du décès, il affichait un taux de 2,50 grammes d’alcool dans le sang. Son état de santé précaire dû à une cirrhose aiguë demeure une cause indirecte du décès. Mais ce sont bien les coups qui ont provoqué sa mort.
Lorsque les hommes de la PJ débarquent au foyer Adoma, ils entendent un peu tout le monde, dans un contexte de soûlographie généralisé.
Les investigations vont vite. Les enquêteurs apprennent que Frédéric Marcq, un autre résident du foyer a volé le téléphone portable et le portefeuille de la victime. Il est immédiatement suspecté. D’autant que l’on retrouve du sang sur son pantalon et sur l’une de ses chaussures. Les analyses montreront qu’il s’agit du sang de la victime.

Claques et coups de pieds

En garde à vue, Frédéric Marcq dit que c’est Sébastien Wydooghe « qui a fait le coup ». Cet autre résident est entendu. Là encore, du sang de la victime est retrouvé sous ses baskets, qu’il a pourtant nettoyées tout de suite après les faits, ainsi que son pantalon.
Les deux hommes ont fini par reconnaître qu’au cours de la soirée, ils avaient frappé tous les deux Philippe Rebold. Au début de l’enquête, ils ont admis avoir infligé quelques claques et coups de pied à la victime. Rien de bien méchant à les entendre.
Mais les constatations du médecin légiste attestent de coups portés avec une grande violence, notamment les coups de pied à la tête, alors que Philippe Rebold gisait sur le sol. À ce moment-là, la victime se trouve dans le couloir. Elle vit encore.
Frédéric Marcq et Sébastien Wydooghe sollicitent un autre résident, Benoît Grave, et lui expliquent qu’il y a eu une bagarre. Les trois hommes déplacent le corps et le mettent dans la douche. Ils font couler l’eau pour le réanimer. En vain. Ils abandonnent le corps dans la douche car, déclarent Frédéric et Sébastien, ils ont « des bières à finir ».

« Ne pas avoir d’histoire »

Quant à Benoît Grave, il ne cherche pas à appeler les secours et rentre dans sa chambre, « pour ne pas avoir d’histoire ». Il est poursuivi pour non-assistance à personne en danger, car Philippe Rebold respirait encore et aurait pu à ce stade, être sauvé.
Enfin, une résidente, Vanessa, sort de sa chambre pour aller aux toilettes. Elle tombe nez à nez avec le corps de Philippe Rebold, qui vient de rendre l’âme dans la douche. Avec son compagnon, qu’elle appelle à la rescousse, elle déplace de nouveau le corps dans le couloir et tente une réanimation. Ils appellent les secours, mais il est trop tard.
Pour ces coups mortels en réunion, Frédéric Marcq et Sébastien Wydooghe – dont les profils révèlent une vie centrée sur l’alcool, l’héroïne et les médicaments – encourent 20 ans de réclusion. Le procès se déroulera devant la cour d’assises de Douai du 15 au 20 novembre.

http://www.lavoixdunord.fr/region/dunkerque-mort-au-foyer-d-adoma-deux-residents-juges-ia17b47588n1451832

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