lundi 26 août 2013

La justice s'intéresse à leurs mérules

Notre assurance faisait traîner l'affaire, les anciens propriétaires faisaient la sourde oreille et le service urbanisme de la mairie ne prêtait pas d'importance à notre problème. » Voilà pourquoi, en mai dernier, Cécile et Renaud Wachez ont décidé de médiatiser leur situation : deux mérules, longues d'environ 80 centimètres, envahissent les murs de leur cave. Entre odeurs nauséabondes, problèmes respiratoires et explosion de leur facture EDF - le couple doit vivre les fenêtres ouvertes pour limiter la progression du champignon -, « la situation est vraiment invivable », témoigne Cécile, mère de quatre enfants, âgés de 3 à 17 ans.

Depuis que le couple a fait appel aux médias, leur histoire de mérule a davantage intéressé, notamment les services de la Ville. « Le maire, Patrick Deguise, nous a reçus tout de suite après la publication des différents articles. C'est lui-même qui nous a contactés », indique Renaud Wachez. Trois semaines plus tard, les services techniques municipaux se rendaient au domicile de la famille et proposaient de rouvrir deux soupiraux, obstrués, afin d'aérer la cave. « Le maire s'est engagé à ce que les travaux se déroulent rapidement. Normalement, dès le mois de septembre ».



L'hypothèse du vice caché
 

Mais ces travaux auront comme seul objectif de stopper la progression de la mérule. Pour l'éradiquer, le chantier est tout autre. Le couple a fait trois devis et « il faut compter, minimum, 50 000 € ». Une somme que les deux époux ne peuvent engager. « Après avoir tenté, en vain, de négocier à l'amiable avec les anciens propriétaires, nous souhaitions l'annulation de la vente de la maison. Et puis, nous avons changé d'avis. On demande désormais réparation : que les travaux soient aux frais du vendeur. »

Après le passage des experts de leur assurance, en début d'année, et sur les conseils de leur avocat, Cécile et Renaud avait décidé de se tourner vers la justice. L'objectif ? « Démontrer que les anciens propriétaires savaient que leur cave n'était pas saine », explique Renaud. Désormais, l'affaire suit son cours avec, le 27 septembre, un rendez-vous décisif lors duquel un expert judiciaire, mandaté par le tribunal de grande instance de Compiègne, se rendra à Tarlefesse.

Et malgré les lenteurs administratives, le couple a bon espoir d'obtenir gain de cause. En effet, l'expertise et la contre-expertise menées à la demande de l'assurance indiquent qu' « il n'est pas exclu que (des) travaux (dans la cave) aient été réalisés dans un but de limiter des phénomènes d'humidité et qu'ils aient finalement pu avoir l'effet pervers d'aggraver la situation. » L'hypothèse du vice caché est même évoquée... Le couple entrevoit, peut-être enfin, le bout du tunnel.


http://www.courrier-picard.fr/region/la-justice-s-interesse-a-leurs-merules-ia192b0n166829

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