mardi 17 septembre 2013

Accident de car à Quimper. Le procès s'ouvre lundi prochain

Pas une journée sans y penser. Dix-huit mois après le drame, le procès de l'accident de car de Gourvily s'ouvrira lundi, devant le tribunal correctionnel. Un moment aussi attendu que redouté par les victimes.

Familles, amis, collègues de travail. Lundi, la grande salle d'audience du palais de justice sera sans doute trop petite pour accueillir les proches des 26 passagers qui avaient pris place à bord de l'autocar. Il devait les conduire aux sports d'hiver, le 17 mars 2012.
Dix-huit mois après le dramatique accident dans lequel douze personnes avaient été blessées, dont trois très grièvement sur le giratoire de Gourvily, le chauffeur devra répondre lundi de blessures involontaires et de défaut de maîtrise, devant le tribunal correctionnel. Son employeur, la SAS Salaün également de blessures involontaires, soupçonnée de ne pas avoir dispensé de formation suffisante à son salarié. 
Témoigner

« Ce ne doit pas être le procès d'un simple accident de la route », martèle Sandrine. Aux côtés d'autres salariés du Centre d'économie rurale du Finistère, elle avait pris place dans le car à Landerneau. Le véhicule parti de Lesneven s'était ensuite arrêté à Châteaulin pour changer de chauffeur.Depuis un an et demi, elle se bat au côté de son mari. Pour lui permettre de remarcher au plus vite sur des prothèses. Très grièvement blessé, Jacky a perdu ses jambes dans l'accident. Après une quinzième intervention chirurgicale au mois de juillet, cette fois au bras, l'homme est désormais en rééducation au centre de Kerpape, près de Lorient. « En plus de la souffrance, c'est un combat de tous les jours avec les assurances », s'indigne la jeune femme.Un quotidien dont le couple entend pouvoir témoigner, lundi, à la barre du tribunal correctionnel.

Appréhension

« Pas par esprit de vengeance », insiste Me Nadine Lémeillat, l'un des deux avocats des victimes. Maryse en témoigne. Comme les autres victimes, elle attend simplement « que la lumière soit faite sur les circonstances de l'accident et que les responsables en tirent les leçons ». La trentenaire appréhende malgré tout le procès ; de croiser le regard du chauffeur et de son patron. « Je leur en veux parce que je ne pourrais plus prendre mes petites par les mains, les coiffer... Comment peut-on jouer avec la vie de ses passagers en apprenant à conduire un car sur un manuel », insiste-t-elle, en écho au rapport du Bureau enquête accident sur les accidents des transports terrestres.

« On y pensera toujours »

« Oui, ça va être une journée difficile. C'est une nouvelle épreuve mais c'est incontournable pour pouvoir continuer », poursuit Sandrine. L'avenir ? Les victimes l'imaginent en pointillé. Elles devront d'abord se défaire, petit à petit, d'un lourd suivi médical. Dix-huit mois après l'accident, les semaines de Maryse sont toujours ponctuées de trois séances de rééducation auxquelles s'ajoutent les rendez-vous chez le psychologue, le psychiatre, le prothésiste, le chirurgien et le généraliste. « On y pensera toujours, mais j'espère seulement que ce procès va nous donner satisfaction pour nous permettre de passer à autre chose ».
PratiquePour contacter les victimes : car.quimper@gmail.com
 

Aucun commentaire: