mardi 17 septembre 2013

Saint-Pierre-Lafeuille. Six mois ferme pour la nounou violente

Élisabeth T., 41 ans, a comparu hier devant le tribunal correctionnel à Cahors pour des violences sur un bébé de 4 mois. Des faits commis le 18 février 2013 à Saint-Pierre-Lafeuille. Les certificats médicaux ont établi le diagnostic du «bébé secoué».
Elle demande pardon, en larmes, aux parents, parties civiles, présents dans la salle. La nounou, assistante maternelle agréée depuis cinq ans, gardait, depuis une dizaine de jours, une petite fille née en octobre 2012. Le 18 février, en fin de matinée, elle appelle les sapeurs pompiers. Elle indique que le bébé se présente comme un «bébé chiffon». «Au cours de cet échange, vous dites craindre une crise d’épilepsie». L’enfant est transportée aux urgences à Cahors avant d’être héliportée au centre neurologique et pédiatrique à Toulouse pour rupture de contact. Les différents certificats médicaux établiront des hémorragies rétiniennes aux deux yeux, caractéristiques des «bébés secoués». «Je ne conteste pas les examens médicaux. Je ne l’ai pas secouée. Je n’ai jamais voulu lui faire de mal», indique-t-elle. «Comment la teniez-vous ?», questionne la présidente. «Je gardais une autre bébé. Il était dans la chaise haute, attaché. Je devais préparer le biberon. J’ai pris la petite dans mes bras, tout en jetant un œil sur l’autre. Elle essayait de sortir de la chaise. J’ai posé le bébé dans le parc un peu fort. Je ne l’ai pas jetée. Je ne me suis pas baissée pour la poser au sol sur le tapis d’éveil. Elle a pleuré puis plus rien, j’ai eu peur, j’ai appelé les secours», indique la prévenue. Aujourd’hui, le bébé présente de graves séquelles, surtout au niveau de la motricité.

«Ce jour-là, le problème est venu de manière violente»

«Si j’ai bien compris, c’est un accident, remarque Me Laurent Belou, avocat des parties civiles. Il n’y a pas eu volonté de faire du mal à un enfant car c’est de cela qu’il s’agit. Le plus terrible pour les parents c’est d’avoir déposé, à 8 heures, un bébé en pleine forme, dont on ne sait pas, aujourd’hui, comment elle va grandir. Les experts disent qu’un enfant secoué, ce sont des problèmes aux yeux. Ce jour-là, le problème est venu de manière violente. Elle a été placée en garde à vue». «Il s’agit d’une affaire douloureuse pour l’enfant, les parents et aussi la prévenue. Les bilans médicaux ne sont pas dus à une pathologie quelconque. C’est l’hôpital qui commence à investiguer et à aviser le parquet. Au fil des auditions, elle finit par admettre qu’elle a eu un geste brusque. Poursuivie pour violence involontaire, elle minimise les faits. C’est un geste conçu de manière volontaire. Elle est coupable des faits de violence volontaire. Je requiers une peine mixte d’un an d’emprisonnement dont six mois avec sursis, l’interdiction d’exercer, pendant cinq ans, une profession en relation avec les enfants», observe le ministère public. «La souffrance des parents est là. Elle en a conscience. Elle ne vit plus depuis le 18 février, est suivie par un psychologue. Elle ne vit pas un jour sans penser à cet enfant. Mes mains ont lâché, n’a-t-elle cessé de me dire. Il n’y a pas eu volonté de sa part de faire mal. Ce n’est pas une marâtre. Les premiers à le dire ont été les parents. Le conseil général évoque une nounou qui s’investissait. Elle est hantée par le bébé, ne veut plus garder d’enfant. Quelle est l’utilité d’une peine mixte alors qu’elle n’a pas commis d’infraction. Mettez une mise à l’épreuve s’il y a nécessité d’indemniser les victimes» souligne Me Nathalie Cabessut, avocate de la prévenue. Le tribunal a reconnu Élisabeth T. coupable des faits, l’a condamnée à un an de prison dont 6 mois avec sursis, l’obligation de soins, l’interdiction définitive d’exercer une profession avec les enfants.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/09/17/1710108-saint-pierre-lafeuille-affaire-de-bebe-secoue-six-mois-ferme.html

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