Six hommes comparaissent à partir de mardi devant la cour d'assises de Paris pour la tentative d'assassinat en 2007 de l'ex-avocat du milieu Karim Achoui. Présentations...
L'affaire avait provoqué une vive émotion dans le monde judiciaire.
Le 22 juin peu avant 22H00, Karim Achoui, avocat pénaliste médiatique aujourd'hui radié du barreau pour des manquements déontologiques, était atteint par deux balles de gros calibre alors qu'il venait de quitter son cabinet du boulevard Raspail (Paris VIIe) en compagnie de sa petite amie.
L'homme, à la réputation sulfureuse, hâbleur et séducteur, toujours élégamment vêtu, s'était fait un nom en défendant des figures du milieu comme les frères Hornec ou Antonio Ferrara, mais certains policiers et magistrats lui reprochaient une trop grande proximité avec ses clients qui, de son propre aveu, le fascinaient
Six hommes, la plupart fichés au grand banditisme, seront jugés à partir de mardi et jusqu'au 4 octobre pour cette tentative d'assassinat.
Parmi eux figurent le tireur présumé, Ruddy Terranova, formellement identifié par Karim Achoui, et le pilote présumé de la moto, Mamadou Ba. A leur côté comparaissent Djamel Hakkar qui, selon l'accusation, aurait commandité l'action depuis sa cellule, et trois hommes présentés comme des intermédiaires de l'opération, Jacques Haddad, figure du grand banditisme, Brahim Bordji et Nordine Kherbache.
Aucun n'a reconnu les faits et l'instruction n'a pas permis de déterminer leur mobile.
Complot
L'essentiel de la bande a été identifié à partir de renseignements "anonymes" parvenus au commissaire Stéphane Lapeyre de la police judiciaire de Versailles. La localisation de leurs téléphones et divers témoignages ont permis aux enquêteurs parisiens d'étayer ces premières informations.
Selon l'accusation, une partie du groupe aurait notamment participé à une réunion préparatoire le 13 juin au soir au domicile de Ruddy Terranova à Aubergenville (Yvelines). Un témoin clef a également expliqué avoir été sollicité courant juin par Terranova pour piloter la moto utilisée pour la tentative d'assassinat mais avoir refusé. Il s'est depuis rétracté.
Pour Karim Achoui, qui a raconté son aventure dans un livre polémique, "L'Avocat à abattre" (Edition du Cherche midi), l'enquête judiciaire est loin d'avoir répondu aux questions posées.
"Je ne connaissais nullement Hakkar (...). Je ne connaissais pas non plus les autres gaillards impliqués dans le dossier, et je reste donc dans le noir quant à la motivation de la tentative d'assassinat", écrit-il.
Sur son lit d'hôpital, sur les plateaux de télévision et dans son livre, l'ex-avocat a développé la thèse d'un complot ourdi par des policiers exaspérés par ses succès judiciaires dans la défense des grands truands.
Il s'étonne notamment des liens unissant Ruddy Terranova, un ancien indic de la police, au commissaire Lapeyre de Versailles qui avait été son officier référent avant que le braqueur, sept fois condamné, ne soit radié pour "instabilité" de la liste des agents infiltrés.
L'enquête n'a cependant apporté aucun élément justifiant cette thèse. Elle a en revanche montré l'hostilité suscitée par l'avocat auprès de certains de ses clients mécontents. L'un d'eux s'était même étonné auprès des policiers que "personne n'ait tenté de le tuer plus tôt que ça".
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