mardi 29 octobre 2013

Procès du Dr Muller. Un témoin surprise mis en difficulté

Un témoin surprise a été mis en difficulté mardi au procès du docteur Muller à Nancy, la présidente s’étonnant que ce gendarme ait attendu 14 ans pour apporter des éléments à charge contre l’accusé, soupçonné d’avoir maquillé en suicide le meurtre de son épouse.
Ce gendarme appelé à la barre mardi était arrivé sur les lieux du drame le 8 novembre 1999 en compagnie notamment d’un autre collègue lui aussi appelé à témoigner mardi à la barre, après l’alerte donnée par Jean-Louis Muller, qui avait annoncé que sa femme s’était suicidée dans la cave de leur domicile d’Ingwiller (Bas-Rhin).
14 ans de silence
« En arrivant sur les lieux, j’ai constaté que le Dr Muller avait les cheveux mouillés », a affirmé ce gendarme qui n’avait jamais évoqué auparavant cet élément vieux de 14 ans. « C’est comme s’il sortait de la douche, c’est le seul souvenir qui me reste », a insisté le témoin, évoquant « quelques flashs ».
« Comment vous avez pu ne pas vous rendre compte pendant 14 ans que cette information était capitale ? », lui a lancé la présidente, Marie-Cécile Thouzeau, sans recueillir de réponse.
Sa déposition devant la Cour d’assises de Meurthe-et-Moselle ne correspond pas au procès-verbal qu’il a signé à l’époque.
Des informations inédites
Il était invité à témoigner, avec son collègue, après que le directeur d’enquête a révélé à la Cour lundi après-midi avoir recueilli« incidemment » ces informations inédites auprès des deux hommes.
La présidente, incrédule, l’a interrogé sur la possibilité de cheveux mouillés par la sueur : « Peut-être », a répondu le gendarme, bredouillant ne plus se souvenir si M. Muller « avait le visage mouillé, ni comment il était habillé ».
« Qu’est-ce qui vous a fait penser qu’il sortait de la douche ? », a encore insisté la présidente. « Je n’ai pas parlé de douche », lui a répondu le témoin.
Jean-Louis Muller avait donné l’alerte à 21 h 24. Les gendarmes étaient arrivés une demi-heure plus tard, alors que les pompiers, un médecin et la famille étaient déjà sur place.
Éric Dupond-Moretti. « Même sous la douche, il téléphone ? »
Entre l’appel aux gendarmes et l’arrivée des militaires, le docteur Muller a passé six appels téléphoniques, a relevé l’avocat de la Défense, Me Eric Dupond-Moretti. « Même sous la douche, il téléphone ? », s’est interrogé l’avocat, jugeant le témoignage du gendarme peu crédible.
Jean-Louis Muller, qui comparaît libre, a déjà été condamné à deux reprises à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de sa femme, avant qu’une décision de la Cour de cassation n’ordonne un troisième procès devant les assises de Meurthe-et-Moselle.

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