samedi 9 novembre 2013

LUDOVIC REQUIS RETOURNE EN PRISON

Hier, juste avant que la cour et les jurés sortent de la salle d’audience pour délibérer, Ludovic Requis a tenu à s’exprimer une dernière fois : « J’ai causé pas mal de ravages dans mon entourage. J’ai fait du mal à mes parents. J’ai provoqué le désespoir de mes deux grands-mères. J’espère que la justice me laissera une chance de pouvoir me racheter »
Coupable. Le verdict tombe. Après trois heures d’attente, la cour d’assises des Vosges rend sa décision. Elle reconnaît l’accusé coupable et le condamne à huit ans de prison. Ludovic Requis encaisse le coup. Déçu, certes mais presque soulagé. Sans doute parce que la peine est en deçà des dix années de réclusion criminelle requises par l’avocat général, Yann Daniel. Et surtout parce que le 16 mars 2012, la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle l’avait condamné à dix ans de réclusion.
C’est donc en appel que la Juridiction des Vosges a siégé de mercredi à vendredi. Finalement, Ludovic Requis, 40 ans, a été conduit sous escorte à la maison d’arrêt d’Épinal en fin d’après-midi. Cet ex-gendarme a déjà purgé six mois et quatre jours d’incarcération pour tentative d’assassinat. Tous les gendarmes de France ont eu à connaître de ces faits.

« Quel gâchis ! »

Dans la soirée du jeudi 4 décembre 2008, le capitaine Requis, responsable de la sécurité publique de l’arrondissement de Chaumont à la brigade de gendarmerie découvre que sa femme le trompe avec un de ses pairs, lui aussi capitaine à l’école de gendarmerie chaumontaise. Son épouse, également capitaine à l’école de gendarmerie dans la même ville, est en déplacement professionnel. Elle doit rentrer tard.
Le mari trompé est pratiquement certain que les deux amants sont ensemble. Il se met en faction dans sa voiture, devant l’entrée de la gendarmerie et attend le couple illégitime. Une fois son épouse descendue il poursuit l’amant dans les rues de Chaumont. Il tire à onze reprises en direction de son rival. Cinq à six impacts seront retrouvés dans l’habitacle. Par miracle, l’amant est sain et sauf. « Le premier mot qui me vient à l’esprit est quel gâchis, lâche le représentant du ministère public lors de ses réquisitions. C’est une banale relation amoureuse sur un lieu de travail », poursuit Yann Daniel. L’avocat général pour qui « le brillant officier a décidé de rétablir la peine de mort » désigne les faits perpétrés de tentative d’assassinat c’est-à-dire une tentative de meurtre avec préméditation.
Ces paroles font bondir Joseph Cohen-Sabban, l’avocat parisien de l’accusé. « Si Ludovic Requis avait cette nuit-là pris la décision d’assassiner son rival, il aurait provoqué un accident au stand de tir le lendemain, une dispute des deux hommes dans un bureau, ça, c’est de la préméditation… »
Le ténor du barreau de Paris s’adresse ensuite aux jurés dans l’espoir de faire vibrer la corde sensible. « Monsieur l’avocat général n’a pas parlé des enfants. Il m’a certainement laissé le soin de le faire. Vous avez aussi leur sort, leur équilibre, leur bonheur entre les mains. Mais ai-je besoin de vous le dire ? »
La plaidoirie a sensiblement fait mouche mais pas autant que l’espérait l’avocat parisien.

http://www.estrepublicain.fr/justice/2013/11/09/ludovic-requis-retourne-en-prison

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