Montauban. Trente ans de réclusion pour Charles Boissonnet

Après trois jours de débats, hier en cours d’après-midi et après près de deux heures de délibéré, la cour d’assises de Tarn-et-Garonne a condamné Charles Boissonnet 32 ans, un routard originaire de Vichy à 30 années de réclusion criminelle. Reconnu coupable du meurtre le 14 septembre 2011 de Didier Faner originaire de Montbeton, âgé de 48 ans, à son domicile de la rue Lasserre au centre-ville de Montauban. Une dernière journée de procès qui débuta par le réquisitoire de l’avocate générale Marie Pelat-Régnier. La magistrate écartait d’entrée toute légitime défense en disant que la réponse était oui aux trois questions posées «le vol, la violence et la mort». Pour caractériser l’accusé, elle ajoutait «il s’est construit tout seul. Il va, il vient, en s’inscrivant tôt dans la délinquance comme le montrent ses 13 condamnations. La justice lui a donné beaucoup d’avertissements avec des sursis mise à l’épreuve qui ont tous été révoqués». Pour entrer concrètement dans les faits l’avocate générale décrivait l’extrême violence des actes commis sur la victime «toutes les côtes lui ont été cassées avec trois causes cumulées ayant entraîné la mort : hémorragie, asphyxie et strangulation. Il l’a massacré, battu à mort à main nu, peut-être en le traitant de connard !». Marie Pelat-Régnier n’a aucune certitude sur le fait qu’il ne recommencera pas. Cela l’amena à requérir à son encontre 20 ans de réclusion criminelle dont une peine de sûreté des deux tiers et un suivi socio-judiciaire de 4 ans à sa sortie.

Une défense très compliquée

Il revenait à Maître Amélie Villageon de se lever pour plaider en défense dans l’intérêt de l’accusé, dans des conditions rendues difficiles au vu du ressenti de trois jours de procès. D’une voix posée et avec des mots pesés elle indiquait aux jurés qu’ils devaient rendre «une peine juste et mesurée pour un homme dont le parcours de vie est un véritable drame. Il n’y a pas de vie dans son parcours». Elle allait détailler la vie «d’un écorché vif» en précisant en en arrivant aux faits qu’ils étaient «terribles et dramatiques, mais qu’il n’y avait pas eu d’acte de torture ou de barbarie, pas de légitime défense non plus» comme pour bien montrer que la justice était une affaire de balance. Amélie Villageon disait aussi que le monde de la rue avait ses règles «il faut accepter ses zones d’ombre inexpliquées» avant de conclure qu’il fallait «tendre la main à son client qui n’est pas un monstre». En début d’après-midi Charles Boissonnet eut la parole en dernier «je présente mes excuses à la famille. Je suis profondément désolé. Je n’aurai jamais souhaité en arriver là» dit-il avec un détachement qui fut le sien tout au long du procès. Son absence d’empathie pour la victime et le dossier l’ont fait condamner à 30 ans de réclusion criminelle. Une sentence accueillie avec toujours le même détachement.

 

 

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