jeudi 21 novembre 2013

Meurtre du petit Valentin : La folie des accusés divise

Le premier collège d’experts psychiatres a été entendu par la Cour d'assises du Rhône mardi dans le cadre du procès du meurtre du petit Valentin, tué en 2008. Mais leurs conclusions sèment le doute. Alors que les deux premiers concluent au discernement altéré de Stéphane Moitoiret pendant les faits, le troisième affirme qu’il est schizophrène et doit être interné. 
L’avis des experts psychiatres peut être décisif. Ils doivent dire si Stéphane Moitoiret peut être condamné à la prison ou s’il a besoin d’être interné dans un centre psychiatrique. L’homme est accusé du meurtre de Valentin, un petit garçon de 11 ans tué alors qu’il faisait du vélo à Lagnieu (Ain).
Stéphane Moitoiret et sa compagne Noëlla Hégo ont été arrêtés peu de temps après le drame, confondus par des tests ADN. Rapidement, l’état mental des accusés a fait débat. Stéphane Moitoiret appelle Noëlla «Majesté» et la considère comme «l’incarnation de Dieu sur Terre en mission divine». Cette dernière explique de son côté aux enquêteurs n’avoir pas pris part au meurtre de Valentin. Elle affirme que son compagnon était «possédé» et que la nuit du drame, ils s’étaient disputés. L’homme serait alors parti pour revenir quelques heures plus tard et avouer le meurtre de l’enfant. Mais Stéphane Moitoiret nie farouchement les faits, attribuant le crime à un «double», indique France 3

"On ne juge pas les fous, on les soigne"

Pour deux des trois experts interrogés mardi par la Cour d'assises du Rhône, Moitoiret est atteint de paraphrénie, un discernement de la personnalité qui permet de garder ses capacités intellectuelles tout en vivant dans un monde imaginaire. C’est également de ce trouble dont souffrirait Noëlla Hégo. Mais pour le troisième expert interrogé, l’accusé serait en réalité atteint de schizophrénie, indique «Lyon Capitale». D’après lui, Stéphane Moitoiret n’était plus lui-même pendant le drame et ne devrait donc pas se retrouver dans le box des accusés mais dans «une unité psychiatrique, on ne juge pas les fous, on les soigne». Tous les experts contestent en revanche la préméditation.
Pourtant, le couple est également jugé pour tentative d’enlèvement sur un autre Valentin, en août 2006. Le 13 août, les deux amants auraient aperçu le petit garçon lors d’un mariage qui se tenait dans une petite commune du Poitou. «J’ai vu un homme qui tenait dans ses bras Valentin, il avait déjà chevauché son vélo, il a dit que c’était l’élu, qu'il fallait qu'il l’emmène», a raconté un témoin, qui a finalement réussi à récupérer l’enfant en «l’arrachant des mains» du ravisseur présumé. Quelques jours plus tard, le couple serait revenu au domicile des mariés, persuadés d’y trouver Valentin, âgé de cinq ans. «Il me disait que Valentin était promu à un grand destin, s’est souvenu le témoin à la barre. Lui, il parlait et la femme l’encourageait. Il voulait acheter Valentin.» «Je ne me rappelle pas, moi je ne pense pas», assure cependant Stéphane Moitoiret. Sa compagne, elle, avoue les faits mais explique n’avoir jamais eu l’intention de l’enlever: «Il était sur la route, il était en danger, on voulait le ramener à sa famille».
En première instance, les deux marginaux n'avaient pas été capables de s'expliquer sur les événements, s'en tenant à de laconiques «oui» ou «non» en guise de réponses. Malgré son avocat qui avait plaidé la folie, Stéphane Moitoiret avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Sa compagne avait, elle, écopé de 18 ans de prison.  Les faits remontent au 28 juillet 2008. Ce jour-là, Valentin, âgé de 11 ans, fait du vélo non loin de la maison où il était hébergé par des amis pendant les vacances. Mais alors que les adultes discutent dans le jardin, ils se rendent compte que l’enfant n’est plus là. Ils le cherchent partout et finissement pas le découvrir, gisant au sol, en sang. Malgré les efforts des secours, le petit garçon ne survit pas à ses blessures. Tout le monde pense d’abord à un accident de la route, puis à une attaque d’un chien errant, rappelle «Lyon Capitale». Mais l’autopsie réalisée par le médecin légiste montre que Valentin a été sauvagement poignardé. Au total, son corps porte 44 coups de couteaux. Le doute n’est plus permis: le garçonnet a été tué.
http://www.parismatch.com/Actu/Faits-divers

Aucun commentaire: