mercredi 27 novembre 2013

Procès des tournantes de Fontenay : troisième plongée dans l’horreur

Le procès en appel des «tournantes» de Fontenay s’est ouvert à huis clos hier devant les assises des mineurs de l’Essonne, en présence d’une seule des deux victimes, un an après le verdict relativement clément envers les accusés.
C’est une affaire sordide, révoltante, de viols en réunions commis sur des jeunes filles, qui s’était soldée par des verdicts particulièrement cléments pour la plupart des accusés. Face à la polémique, le ministère public avait fait appel.
Le procès en appel des « tournantes » de Fontenay s’est donc ouvert à huis clos hier devant les assises des mineurs de l’Essonne.
Contrairement à l’an passé, une seule des deux victimes sera présente. Face à elle, ce sont huit hommes qui sont renvoyés devant la justice des pour viols en réunion sur deux adolescentes, Aurélie et Nina, 15 et 16 ans au moment des faits, qui auraient été commis entre 1999 et 2001 dans des cités de Fontenay-sous-Bois. Nina est arrivée au tribunal en évitant les nombreux journalistes. La jeune femme à l’origine de la procédure affronte son troisième procès, après celui très médiatisé qui s’est déroulé à l’automne dernier devant les assises des mineurs à Créteil suivi, fin mai, d’un deuxième procès plus confidentiel devant le tribunal pour enfants.
Aurélie, dont la justice, en première instance, n’avait pas reconnu les viols qu’elle avait dénoncés, a choisi de ne plus être partie civile dans le dossier, a indiqué son avocate, Me Clotilde Lepetit. « Ce n’est pas un désaveu de ce qu’elle a vécu », a ajouté l’avocate. « Elle s’était préparée depuis quelques semaines, mais la perspective de l’audience est devenue de plus en plus réelle et la peur est montée. Elle a subi un vrai traumatisme ».
Les avocats de la défense ont plaidé la publicité des débats. Mais Nina s’y opposant, la cour présidée par Hervé Stéphan a entériné le huis clos.

Un des accusés en fuite à l’étranger

Selon Isabelle Duruflé, le huis clos est important pour Nina, « pour qu’elle puisse s’exprimer parfaitement librement. Elle a tiré les enseignements du dernier procès. Elle a besoin de pouvoir s’exprimer sans pression
».Sur les huit accusés, sept étaient présents mardi à Evry.
L’absent est en fuite, probablement en Amérique latine, depuis des années. Six des sept hommes jugés comparaissent libres. Comme en première instance, face à une forêt de caméras et de micros, certains avaient le visage découvert, d’autres se protégeaient sous une écharpe ou une capuche à leur arrivée.
« Je défendrai mon client par rapport aux faits qu’on lui reproche, en les contestant », a déclaré avant l’audience Me Philippe Pétillault, qui défend l’un des accusés, condamné à trois ans d’emprisonnement avec sursis il y a un an. Pour Me Duruflé, Nina « est en pleine reconstruction, mais bien évidemment la décision de la cour d’assises sera très importante. (…) Elle a confiance en la justice ». Prévu pour durer trois semaines, ce procès doit s’achever le 13 décembre.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/11/27/1762077-proces-des-tournantes-de-fontenay-troisieme-plongee-dans-l-horreur.html

Aucun commentaire: