Énervé par le chat
Ce dernier s’installe devant la télé, avec un biberon pour le petit garçon, et regarde son émission favorite, «Téléfoot». Le chat de la maison se met à jouer avec les fils de la télé et là, tout dérape. «Ça m’a énervé, raconte Busy-Debat aux enquêteurs. Je me suis levé pour engueuler le chat, mais mon bras a lâché et le petit est tombé. Comme un piquet.» La présidente Gadoullet, à peine cette lecture achevée, s’étonne : «C’est incroyable : dans la précédente affaire à peu près similaire, il a sorti la même explication, presque mot pour mot. Comment peut-on y croire ?». Le père va attendre près de deux heures avant de réveiller sa compagne et il va encore se passer près d’une heure avant que le couple n’appelle le Samu : le bébé est bleu, n’arrête pas de hurler. Quand les secours vont arriver, ils ne peuvent que constater l’état gravissime de l’enfant. Il est transporté en urgence à l’hôpital, puis transféré à Purpan pour y être opéré. Traumatisme crânien sévère avec fracture déplacée, hématome sous dural important, lésions à l’arrière du crâne, pronostic vital engagé. Le bébé finira par s’en sortir mais les séquelles sont lourdes : à 4 ans, il est à demi-aveugle, invalide à 80 %, assisté d’une auxiliaire de vie en maternelle et marche à peine. Le légiste qui a examiné l’enfant peu de temps après les faits émet très vite des doutes : les blessures gravissimes dont il souffre ne peuvent pas être le seul fait d’une simple chute.Deux grosses tartes
Et le père va finir par craquer et avouer, de façon très rude, aux enquêteurs avoir jeté son fils par terre, «parce qu’il pleurait tout le temps. Pour le faire taire, je lui ai flanqué avant deux grosses tartes derrière la tête. Il a tout vomi son biberon, une pâte jaune. Et puis, il est devenu rouge et puis bleu». Tout ça avant de le jeter par terre. Terrorisée et récemment tabassée, la mère n’ose pas bouger. «Je voudrais que l’on écoute la prière de ce petit enfant, dira Élisabeth Toujas-Lebourgeois, partie civile. Je n’avais que 5 semaines, j’étais prématuré, ma maman dormait car je l’avais réveillée parce que j’avais faim et que j’étais mouillé. Et j’ai agacé mon papa pendant son émission préférée : il m’a frappé et jeté par terre.» Avec la voix de cet enfant, l’avocate va réclamer la déchéance paternelle. Avocats et parquet n’auront pas de mots assez durs ou assez vibrants pour décrire le calvaire de l’enfant, l’inconséquence, la violence et l’irresponsabilité du père qui a bien failli tuer son propre fils, un être minuscule qui l’empêchait de regarder tranquillement la télé. La procureure Annie Servat va réclamer 4 ans de prison ferme. Le tribunal, en formation collégiale, s’est retiré pour délibérer et est revenu au bout d’une heure sans avoir rendu de jugement : une erreur quant à l’adresse actuelle du père entraîne la nullité de la procédure. Thierry Busy-Debat sera donc jugé à nouveau, exactement dans les mêmes conditions, avec les mêmes avocats en face de lui.http://www.ladepeche.fr/article/2013/11/28/1762791-un-bebe-de-5-semaines-massacre.html
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