mardi 26 novembre 2013

Un couple accusé d'avoir torturé leur fille adoptive jugés en appel

L'enfant a perdu l'usage d'un oeil...
Le procès en appel des époux Campin, accusés d'avoir torturé leur fille adoptive aujourd'hui privée de l'usage d'un oeil, s'est ouvert mardi devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine.
«Il m'est arrivé comme tous les parents de crier sur mes enfants. Mais je n'ai jamais frappé ma fille. Je ne l'ai jamais maltraitée», a assuré à l'ouverture des débats Malika Campin, 52 ans, condamnée à douze ans de réclusion en première instance. Son époux Pascal, un ingénieur diplômé de HEC, avait été acquitté. Le parquet avait fait appel de la décision.
«J'ai jamais tapé un enfant ni un animal. C'est quelque chose de remarquable dans ma personnalité», a déclaré le père adoptif, 46 ans, dénonçant un complot médical, médiatique et judiciaire contre lui et son épouse.

Soupçons de la part de l'équipe soignante

Une enquête avait été déclenchée en octobre 2007 après un signalement de l'hôpital Necker à Paris, où la fillette, adoptée en 2005 et aujourd'hui âgée de dix ans, avait été hospitalisée à quatre reprises en deux mois.
Le corps de K. présentait des traces de morsures et de brûlures. Plusieurs os et dents étaient cassés. La petite fille, placée désormais en famille d'accueil, a perdu l'usage de l'oeil droit.
L'équipe médicale avait soupçonné des actes de maltraitance après avoir constaté que les symptômes ne réapparaissaient pas lors d'une hospitalisation prolongée de l'enfant.

Bataille d'experts et médecins

Dans cette affaire, l'hypothèse d'un syndrome de Munchausen par procuration, une affection rare, qui touche d'ordinaire les mères, a été mise en avant par des experts. Cette maladie se caractérise par de graves sévices portés à un enfant par un adulte, qui provoque volontairement des blessures afin d'attirer l'attention sur ses propres souffrances. Mais d'autres spécialistes ont rejeté un tel scénario, évoquant des accès de colère pour expliquer les violences.
«Une bataille d'experts s'annonce dans ce procès. Rien ne prouve que les lésions constatées sur l'enfant sont le fait de maltraitance», a indiqué à l'AFP Me Antoine Vey qui défend, avec Me Eric Dupond-Moretti, Malika Campin. «Les souffrances subies par K. sont effroyables. Ce qui interroge c'est la défense en bloc des parents qui continuent à assurer qu'ils n'ont rien fait, qu'ils n'ont rien vu», a relevé pour sa part Me Florence Barthes, conseil de l'association Enfance et Partage, partie civile dans cette affaire.
Une quarantaine de médecins et d'experts vont se succéder à la barre durant les trois semaines du procès, dont le verdict est attendu le 13 décembre.

http://www.20minutes.fr/societe/1254999-20131126-couple-accuse-avoir-torture-fille-adoptive-juges-appel

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