jeudi 19 décembre 2013

Bordeaux-Angoulême : Stéphane Franfor condamné à 30 ans de réclusion pour le meurtre d'un marginal

La cour d’assises de la Charente, à Angoulême a livré cette nuit son verdict dans le procès en appel de Stéphane Franfor.  30 ans de réclusion.  Le quadragénaire avait été acquitté en première instance par la cour d’assises de Bordeaux du meurtre d’Oleg Boulyndine, un marginal retrouvé poignardé dans son appartement à Talence le 16 juillet 2007.
Depuis le début de l’enquête, Stéphane Franfor, marginal et « sociopathe » revendiqué, conteste le crime de Gironde. Sa proximité avec la victime, qui l’hébergeait régulièrement, et un casier judiciaire fait de braquages commis dans les années 1980 avaient fourni des billes aux enquêteurs. Mais Stéphane Franfor clame son innocence. Et il considère comme insupportable le fait d’être placé en détention pour des actes qu’il n’a pas commis. Insupportable à tel point que, en février 2010, le détenu révolté écrit au juge d’instruction bordelais.
Pour prouver sa bonne foi, et donner en quelque sorte des gages, Stéphane Franfor explique qu’il a commis quatre crimes ; série parmi laquelle il livre un meurtre. Stéphane Franfor écrit au juge qu’il a brûlé une maison pour tuer un marginal qui l’occupait : « Pour que vous compreniez que vous vous trompez, je vais vous donner un pion. Il y a un dossier dans lequel je ne suis pas inquiété, pas mis en examen, mais où je suis coupable. C’est l’incendie volontaire d’un squat à Anglet en 2007. »
Cet aveu singulier, l’accusé le confirme lors de son procès devant la cour d’assises de la Gironde en juin 2012. Il l’a répété cette semaine devant la cour d’assises de la Charente, au cours du procès qui a débuté ce lundi. Stéphane Franfor a dit à nouveau son innocence pour l’homicide de Talence et sa culpabilité pour celui d’Anglet. « Effectivement, je suis un redoutable criminel. […] Je l’ai tué. Et moi, quand je tue, je fous le feu. »
Pour les faits d’Anglet, Stéphane Franfor a effectivement été mis en examen pour homicide volontaire en février 2012 par le parquet de Bayonne, après qu’il eut été extradé par les autorités helvétiques. La procureur de la République Anne Kayanakis a indiqué hier qu’une instruction avait été ouverte en 2008 à Bayonne pour le décès d’un homme sans domicile fixe survenu lors de l’incendie volontaire d’une maison à Anglet en 2007. Selon Me Sophie Benayoun, avocate de Stéphane Franfor, l’instruction du meurtre d’Anglet est sur le point de s’achever, et il n’y aurait pas de partie civile dans le dossier. Le quadragénaire au casier judiciaire bien lesté, qui aurait trempé dans des cercles proches du gang des postiches et passé quinze ans en prison pour braquages, continue de revendiquer quatre meurtres.
Outre l’homicide volontaire qui aurait été commis à Anglet en 2007, le mystère demeure donc sur les trois autres crimes potentiels dont s’accuse Stéphane Franfor. Son avocate transmet la pensée de son client : « Il dit qu’il ne donnera pas les autres pions tant qu’on n’aura pas retrouvé le meurtrier d’Oleg. »

http://www.sudouest.fr/2013/12/19/a-talence-ce-n-est-pas-moi-mais-j-ai-tue-quatre-fois-1406315-813.php

Aucun commentaire: