jeudi 19 décembre 2013

Accident à Trie-sur-Baïse : l'alcool au volant brise deux familles

La jeune femme qui a causé la mort de son passager, un père de famille de 31 ans, sur la route de Trie, le 6 août dernier, comparaissait mardi, au tribunal correctionnel. Ce terrible accident lié à l’alcool a détruit deux familles.
Ambiance pesante au tribunal correctionnel : la prévenue, une femme d’à peine 28 ans, s’avance en pleurs à la barre. En clinique psychiatrique pour soigner une dépression depuis l’accident, elle est effondrée. Elle peut à peine murmurer : «Je regrette» d’une voix aussi frêle que sa silhouette, étranglée de sanglots.
Le 6 août dernier, elle est à l’origine d’un terrible accident qui a coûté la vie au passager, un jeune père de famille de 31 ans. La jeune femme conduisait avec un taux d’alcoolémie de 2,03 g/l de sang et avec «une vitesse excessive». Après avoir passé une soirée arrosée à la fête de Trie, elle a ramené le jeune homme, une connaissance qui avait des attaches familiales à Saint-Sever-de-Rustan. Vers 7 h 20, sur la RD 17, entre Trie et Miélan, à la sortie d’une courbe à gauche, elle a perdu le contrôle de son véhicule, une Peugeot 307, qui a percuté un platane. Sous la violence du choc, «le véhicule a été complètement détruit et projeté dans l’autre sens de la circulation. Ce drame a été provoqué par l’alcool», rappelle la présidente.
L’avocat de la partie civile est revenu sur la disparition aussi insupportable que brutale de son client : «Un homme est mort dans des conditions d’une violence extrême, projeté contre un arbre et littéralement écrasé. Sa vie s’est arrêtée net. Il laisse ses parents, sa femme et ses enfants dans une extrême douleur. Le drame est que ces enfants ne le connaîtront jamais, qu’ils grandiront seuls, sans père, dans une absolue solitude. Son épouse verra ses enfants grandir sans père». Il a également mis en cause «l’irresponsabilité absolue» de la jeune conductrice, «d’autant plus qu’elle est chauffeuse de bus à Saint-Gaudens». «Pour un moment d’une imbécillité absolue, les conséquences sont irréparables.» Sans chercher, bien au contraire, à minimiser la responsabilité de sa cliente, l’avocat de la défense met en avant son lent travail de reconstruction : «Elle a cru qu’elle pouvait raccompagner la victime parce que son jugement était altéré par l’alcool. Elle ne plaide pas l’irresponsabilité. Mais depuis l’accident, elle est en grande souffrance. Personne ne peut se souhaiter d’avoir un mort sur la conscience». Et de souligner le comportement irréprochable de sa cliente jusqu’au jour du drame : «Elle n’a jamais eu le moindre incident lié à l’alcool. Je fournis des attestations très favorables de son employeur et de ses collègues».
«C’est un dramatique accident, aussi bien pour les victimes que pour la prévenue, mais il démontre malheureusement les ravages que peut faire l’alcool. En un instant, la conductrice a brisé la vie de deux familles», souligne le procureur de la République qui requiert une peine de deux ans de prison avec sursis et l’interdiction de repasser le permis de conduire dans un délai de deux ans.
Le tribunal prononce deux ans de prison avec sursis et interdiction de repasser le permis de conduire pendant 18 mois.

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