Ouvert lundi, le procès de Jean-Marius Chanet accusé d'avoir volontairement tiré sur Vincent Chardelain, le 26 mai 2009 à Poussan débute, se poursuit aux assises de l'Hérault.
Le procès a repris ce mardi matin avec l'évocation de la confrontation entre l'accusé, Jean-Marius Chanet, et la victime du tir mortel.
10 h 30 : "Je les ai mis en joue"
"On m'avait volé sur ma propriété, j'avais décidé d'évacuer ce que j'avais de plus précieux à la casse de mon ami. J'ai fait un premier voyage et quand je suis rentré à la maison à 12 h 30, j'ai laissé le camion, je suis monté à pied et j'ai entendu les oies crier pas comme d'habitude, j'ai compris que c'était les renards ou les voleurs sur ma propriété".
Aux assises de l'Hérault, Jean-Marius Chanet détaille sa version du 26 mai 2009 à Poussan lorsqu'il a surpris Vincent Chardelain et ses deux fils sur son terrain.
"Je suis parti en courant, j'ai aperçu le toit d'un véhicule dans les herbes hautes, je suis rentré à la maison, j'ai pris un de mes fusils, quatre cartouches, deux dans le fusil, deux dans la poche, j'ai pris mon rottweiller et je suis parti les intercepter. Je suis arrivé à leur voiture, ils étaient tous les trois, ils ont entamé une marche arrière, j'ai tiré de haut en bas pour crever le réservoir et les empêcher de m'écraser. Et après je les ai mis en joue, je leur ai demandé de descendre de la voiture, deux l'ont fait, le troisième a pas voulu. J'ai pensé lui enlever les clés de contact, je suis rentré pour les prendre, il a attrapé le canon... J'ai essayé de récupérer mon arme ou j'étais mort et malheureusement c'est lui qui a été blessé".
"Il ne faut pas dire blessé, il est mort", rectifie le président Cayrol. La cour d'assises continue d'interroger l'accusé.
11 h : "Non, je ne ne me sens pas responsable de sa mort"
"Les gitans de Montpellier m'ont dit "Marius chez toi c'est la caverne d'Ali Baba, ils vont pas mettre longtemps à revenir", je savais que je les attraperai mais je pensais pas que ça se passerait comme ça".
"Mais est-ce que c'est à vous de les attraper et de vous faire justice ? Ce qui aurait du être fait c'est que vous appeliez les gendarmes" lui rappelle le président de la cour.
"On est d'accord mais là j'ai pas eu le temps d'appeler les gendarmes".
Le magistrat lui fait aussi remarquer que le tir n'a pas pu être accidentel : "Pour que le coup parte, il faut le doigt sur la détente".
"Si je le tire reculé et épaulé, je l'aurais coupé en deux ! Quand le coup est parti, je ne sais plus s'il tenait encore le fusil, le coup de fusil il peut partir tout seul, personne ne peut dire comment le coup est parti", ose Jean-Marius Chanet.
"Mais si !" rétorque le président Cayrol. "Monsieur Chanet, vouliez-vous le tuer ?" lance le magistrat.
"Non, jamais j'ai voulu tuer, j'aurais voulu partir à sa place, il y aurait moins d'histoires ! S'il m'avait écouté.. Pourquoi il a essayé de me désarmer, de me prendre le fusil ? C'est pas ma faute, il aurait pas dû toucher l'arme !"
"Est-ce que vous vous sentez responsable de sa mort ?" poursuit la cour.
"Non !".
12 h : "Les plaintes ça amène à rien"
Le ton monte lors des débats et une altercation éclate entre l'accusé et Me Jean-Robert Phung, partie civile.
"Vous parlez d'un premier vol, pourquoi n'avez-vous pas déposé plainte ?", questionne l'avocat.
"J'attendais de les attraper, je savais que je les attraperai... Les plaintes ça amène à rien, ils m'ont tout volé".
La partie civile s'attarde ensuite sur le coup de feu mortel. Jean-Marius Chanet s'agace et maintient que la victime et ses fils venaient le voler : "Si vous n'avez rien à vous reprocher, si je tire un coup de fusil dans la voiture et que je dis que je vais appeler les gendarmes, vous attendez les gendarmes, ils ont tout fait pour partir !".
"Ils voulaient sauver leur peau !" le coupe un des membres de la famille présent dans la salle.
Me Phung reprend l'interrogatoire et insiste vivement sur le coup de fusil. Jusqu'à excéder le ferrailleur qui s'emporte :
"Pourquoi vous êtes agressifs comme ça ? hurle-t-il avant de s'emballer, en évoquant l'affaire Gleize, son ami
qui avait été tué dans sa casse automobile en août 2008. "Ils l'ont torturé, ficelé, arrosé d'essence mon copain ! C'est
une honte !" lance-t-il en éclatant en sanglots.
"Calmez-vous ! L'affaire Gleize n'a rien à voir !" intervient le président Cayrol qui suspend les débats.
http://www.midilibre.fr/2013/12/03/assises-de-l-herault-proces-du-ferrailleur-j-ai-essaye-de-recuperer-mon-arme-ou-j-etais-mort,791773.php
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