mardi 21 janvier 2014

Procès Alain Penin : Le juge Loïc Binault regrette sa décision de lui avoir accordé une libération conditionnelle en 2009

Le juge d'application des peines qui a accordé une libération conditionnelle en septembre 2009 à Alain Penin, meurtrier présumé de la joggeuse Natacha Mougel en septembre 2010, a regretté mardi sa décision, "avec le recul", devant la cour d'assises du Nord.

"Je pense qu'Alain Penin a manipulé tous les professionnels qui étaient à ses côtés", les médecins et les éducateurs. (...) Avec le recul, je regrette ma décision", a déclaré mardi en visioconférence Loïc Binault, au procès du meurtrier présumé Alain Penin. Aujourd'hui en poste dans une fonction différente au TGI d'Angers, c'est lui qui avait, en tant que juge d'application des peines, ordonné la libération conditionnelle de l'accusé, après une précédente condamnation à 10 ans de prison pour viol.  "Je dois l'assumer professionnellement avec toute la responsabilité morale qui en découle", a-t-il ajouté en répondant à une question de Me Emmanuel Rabier, avocat du compagnon, du frère et de la belle-soeur de Natacha Mougel.
Il y avait pourtant "des éléments positifs" pour lui accorder cette libération conditionnelle, a poursuivi l'ancien juge d'application des peines, comme le fait qu'il n'y avait "pas eu d'incidents en détention" et des "efforts importants" de la part d'Alain Penin, comme des "soins en lien avec sa condamnation". "Alain Penin présentait des efforts sérieux de réinsertion", avec "une promesse d'embauche aux Restos du Coeur" et une "place en foyer", a détaillé M. Binault. Le JAP appuyait aussi sa décision sur des expertises psychiatriques et psychologiques faisant état d'un risque de récidive limité. "A aucun moment j'ai voulu tromper le juge ou les psychiatres", s'est défendu Alain Penin, qui avait répété lundi qu'il avait pensé "pouvoir (se) contrôler" mais qu'il n'avait pas réussi.

Alain Penin, âgé de 42 ans, est accusé d'enlèvement et de séquestration avec actes de torture et de barbarie, tentative de viol avec arme, le tout en état de récidive, et homicide volontaire. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. En détention provisoire depuis le 8 septembre 2010, il a déjà été condamné en février 2006 par les assises des Hauts-de-Seine à 10 ans de réclusion criminelle pour le viol en mai 2004 d'une femme, agressée pendant un jogging dans la région parisienne. Il avait bénéficié d'une libération conditionnelle en septembre 2009.
 

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