mardi 25 février 2014

Le chirurgien condamné après le décès d’une patiente de 79 ans

CHATEAU-THIERRY (02). Après sept ans de procédure, un médecin s’est vu infliger une peine de prison avec sursis. Les juges lui reprochent des décisions trop tardives.
S‘ il n’y avait pas eu de plainte adressée au Procureur, nous n’aurions jamais entendu parler de cet accident. » La mère de cette dame est décédée lors d’une opération à l’hôpital de Château-Thierry, il y a sept ans. Elle était âgée de 79 ans, et se faisait opérer pour une descente d’organes. Au cours de l’acte chirurgical, la patiente âgée a été victime d’une hémorragie interne, qui a entraîné deux arrêts cardiaques. Le chirurgien urologue ayant opéré a été condamné lundi à trois mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Soissons.
L’affaire aurait pu ne jamais arriver devant la Justice. L’opération s’est déroulée en mai 2007, mais les faits ont été signalés au Parquet en juillet 2007. C’est un confrère du prévenu, exerçant lui aussi à Château-Thierry, qui en a fait état par écrit. En conflit au sein de l’établissement de soin, il voulait apparemment régler des comptes avec ses collègues.
À l’issue de l’opération, le corps médical castel n’avait pas laissé l’affaire s’ébruiter. Un « débriefing » avec l’équipe ayant mené l’opération avait simplement eu lieu. « Cette opération longue et pleine d’imprévus ne vous a pas donné envie d’aller plus loin ? De demander une autopsie ? » interroge le procureur de la République Jean-Baptiste Bladier.
Le dossier, techniquement assez complexe, a donné lieu à près de trois heures de débat. Il est établi que la patiente présentait des fragilités, qui ont compliqué les opérations lorsque l’hémorragie a été décelée. Par ailleurs, les techniques choisies par le praticien ne sont pas remises en cause. Néanmoins, « les deux expertises médicales menées concluent que les délais de décision (entre l’opération programmée et le traitement des complications, NDLR) ont été trop tardifs », relève le Procureur. L’avocat de la défense, le bâtonnier Bertrand Bachy a plaidé toutefois la relaxe, notamment car « l’on ne peut reprocher un retard alors que l’on n’a aucune certitude sur les horaires précis dans le déroulement des faits ».

http://www.lunion.presse.fr/accueil/le-chirurgien-condamne-apres-le-deces-d-une-patiente-ia0b0n306232

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