jeudi 20 mars 2014

Agnès Le Roux n'a pas trahi sa famille, affirme Agnelet

La cour d'appel d'assises de Rennes a abordé jeudi au procès de Maurice Agnelet jugé pour le meurtre de sa maîtresse, Agnès Le Roux, disparue en 1977, la personnalité de cette dernière à travers le témoignage des proches, révélant un caractère rebelle, généreux, mais pas une traîtresse, a souligné l'accusé.
Maurice Agnelet, 76 ans, a bondi de son banc en milieu d'après-midi pour défendre Agnès, héritière du casino niçois Le Palais de la Méditerranée, qui n'a jamais été revue depuis sa disparition, affirmant "il n'y a pas eu de trahison d'Agnès" lors de son vote contre sa mère à la présidence du casino familial le 30 juin 1977.
Selon Maurice Agnelet, l'accord passé avec le patron du Ruhl, Jean-Dominique Fratoni, ne concernait pas le vote contre sa mère mais ce vote s'explique parce qu'"elles se sont chahutées deux ou trois heures avant. Elle aurait dû voter pour sa mère".
"Agnès a très très mal vécu que sa famille la considère comme traîtresse", a-t-il affirmé.
Moyennant trois millions de francs (450.000 euros environ) de la part de Fratoni, avec lequel elle avait été mise en contact par Agnelet, Agnès Le Roux avait accepté de voter contre sa famille en faveur des mandataires de la concurrence.
La somme correspondait à la part d'héritage familial que sa mère lui refusait depuis plusieurs années car celle-ci était bloquée dans une société pour gérer les actifs successoraux, dans une succession indivisible.

- 'Une jeune femme rebelle et joyeuse' -

"Sans vendre le Palais de la Méditerranée, on pouvait difficilement racheter sa part", souligne à la barre sa soeur Patricia.
Mais Agnès "ne voulait pas dépendre d'une économie de jeu", a souligné à la barre son ex-mari, Jean-Pierre Hennequet.
Cette transaction, perçue comme une trahison, va un temps rendre le climat tendu entre eux. Agnès renouera avec sa famille fin août 1977, après une tentative de suicide.
La famille a brossé jeudi pendant toute la matinée le portrait de la jeune femme. Décrite comme vivace, légère, rebelle, comme ayant un dégoût pour l'alcool et qui choisissait son eau "comme pour nous les critères du vin", souligne la soeur aînée Catherine.
Tous ont souligné sa fantaisie, son côté artistique aussi. Patricia son autre soeur va rappeler qu'Agnès était "vivante, joyeuse" et surtout "très généreuse".
"Agnès était pleine d'amour et de générosité", "très créative", ou encore "joyeuse" pour son frère Jean-Charles, qui, mercredi, avait assuré avoir eu un "rapport très fusionnel" avec son aînée. Elle était aussi "un petit peu rebelle, assez sensible, avec un idéalisme certain et très attachante", a souligné son ex-mari.
De son côté, Maurice Agnelet, qui a toujours clamé son innocence, a acquiescé: "Ce qui a été dit sur elle, je suis totalement d'accord".
Agnès Le Roux a disparu l'avant-veille de la Toussaint 1977 à l'âge de 29 ans et n'a plus été revue depuis. Le véhicule dans lequel elle était partie dans l'arrière-pays niçois n'a jamais été retrouvé.
Mis en examen pour homicide volontaire, Agnelet a d'abord été acquitté, en 2006. Puis il a été condamné en appel, un an plus tard, à 20 ans de réclusion criminelle pour assassinat par la cour d'assises d'appel des Bouches-du-Rhône.
Mais la Cour européenne des droits de l'Homme a considéré en janvier 2013 qu'il n'avait pas bénéficié d'un procès équitable, ouvrant la voie à ce troisième procès, prévu pour durer jusqu'au 11 avril.

http://www.lepoint.fr/societe/agnes-le-roux-n-a-pas-trahi-sa-famille-affirme-agnelet-20-03-2014-1803572_23.php

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