samedi 1 mars 2014

Meurtre ou suicide? Le Nancéien et la riche héritière

Suicide ou mise en scène savamment organisée après un assassinat ? La question hante ce dossier depuis la découverte, le 1er décembre 2005, du corps sans vie de Dominique Fontaine, 57 ans, retrouvée pendue à un escalier en colimaçon, sur sa péniche amarrée au bord de la Seine.
La quinquagénaire de Neuilly, dépressive et adepte de l’alcool et des tranquillisants depuis la mort de son mari, 11 mois auparavant, vivait seule, avec Théo, son chien, et attirait beaucoup de monde. Pourquoi ? Sa péniche était en effet très luxueuse, certes, mais surtout, elle venait d’hériter de son mari. Quatorze millions d’euros…
C’est l’un de ses amis très proches, Franck Renard-Payen, 36 ans, qui a découvert le corps. L’homme, quelques semaines avant la mort de la richissime veuve, est devenu son exécuteur testamentaire et son légataire universel. Classée dans un premier temps sans suite, l’enquête est rouverte quelques jours plus tard, suite à une plainte avec constitution de partie civile de la mère et du frère de la victime.

Son ADN sur la corde pas celui de la victime

Pour la justice, plusieurs choses ne sont pas très claires. Si Renard-Payen, endetté à hauteur de 115.000 € et interdit bancaire, assure qu’il ne savait pas qu’il était le légataire universel de la veuve fortunée, plusieurs témoins viennent affirmer le contraire.
Par ailleurs, la veille de la découverte du corps, l’homme a dîné sur la péniche avec Dominique Fontaine, qui le considérait comme son fils spirituel, mais aussi avec un certain Olivier Eustache.
Ce dernier, 34 ans, est alors gérant de société mais ses revenus sont alors plutôt faibles. Ce natif de Nancy, où il a fait toutes études (DEUG de communication et de droit), est sur la région parisienne depuis deux ou trois ans, où il a une vie nocturne plutôt mouvementée. Le souci, pour lui, c’est que l’on a retrouvé son ADN sur la corde bleue de marin au bout de laquelle pendait la victime.
« Par ailleurs, mis à part sur la partie qui lui enserrait le cou, on n’a pas retrouvé l’ADN de ma cliente sur cette même corde, ce qui est quand même étonnant si elle l’a manipulée », confie Me Xavier Perinne, l’avocat de la famille. « De plus, le nœud, sur cette corde, était très complexe à réaliser, impossible même pour Dominique Fontaine ».
Autre point à éclaircir : si les médecins qui ont procédé aux constatations et à l’autopsie initiales ont conclu à une mort par pendaison, des examens ultérieurs ont mis en évidence une fracture du larynx non hémorragique, qui semble donc être post-mortem. Certains experts sont même formels et parlent d’une pendaison « avec l’intervention d’un tiers ».

Non-lieu puis renvoi aux assises

Mis en examen en juin 2008, renvoyés pour « assassinat » devant les assises par la chambre de l’instruction après le non-lieu rendu en 2011 par le magistrat instructeur, Franck Renard-Payen et Olivier Eustache, qui ont fait respectivement 12 jours et un mois et demi de détention provisoire avant d’être placés sous contrôle judiciaire, comparaissent à Nanterre à partir de ce mardi et jusqu’au 18 mars. Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité.
Olivier Eustache sera défendu par trois avocats dont Me Dupond-Moretti et Julien Fouray, du barreau d’Epinal. « Pour notre client, qui conteste les faits, c’est sept ans d’épreuve », souligne le conseil vosgien. « Sept ans d’instruction, d’enquête, pour déboucher sur aucune certitude ».

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2014/03/01/le-nanceien-et-la-riche-heritiere

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