jeudi 10 avril 2014

Affaire Kulik : la colère du père d'Elodie

Si les de la cour d'appel d'Amiens libèrent Willy Bardon, je saurais m'en souvenir», prévient sur un ton déterminé Jacky Kulik, 64 ans, le père meurtri et outragé d'Elodie, cette jeune directrice de banque, violée et suppliciée en janvier 2002.
Son corps à demi carbonisé avait été retrouvé par un agriculteur sur un chemin à Tertry (Somme).
 
L'homme mis en examen depuis janvier 2013 pour l'enlèvement, le meurtre et le viol de la jeune femme, Willy Bardon, 40 ans, pourrait en effet être remis en liberté à partir du 18 avril.

Une dernière expertise affirme
qu'il est impossible d’identifier catégoriquement les voix enregistrées sur l'appel au secours passé par Elodie Kulik aux pompiers juste avant d'être tuée. Willy Bardon avait été inculpé dans cette affaire car les enquêteurs estimaient qu’on reconnaissait sa voix parmi celle des agresseurs sur l’enregistrement. Le suspect lui-même avait reconnu sa propre voix sur cette bande ainsi que ses proches à qui les gendarmes l'avaient fait écouter. La cour d'appel d'Amiens accordera cette remise en liberté ou pas après une enquête du service de probation.

«Ceux qui ont tué ma fille ont aussi tué notre famille»

«Je ne pardonnerai pas cette remise en liberté. Les juges doivent savoir dire non et devront y réfléchir à deux fois car il ne s'agit pas d'un simple vol mais du massacre d'une jeune femme, ma fille. Je suis révolté. J'ai attendu douze ans que la justice avance et je n'ai rien dit. Mais là, je ne peux me taire. C'est une insulte à la mémoire de ma fille. Le frère du suspect a reconnu sa voix sur la bande et lui aussi a admis que c'était bien lui», s'insurge encore Jacky Kulik, lui le fils de mineur polonais, qui après avoir «encaissé» le choc de cette annonce reconnaît vouloir «mettre un coup de pression sur la justice».

«Les avocats du suspect l'ont fait avec cette expertise qui n'en est pas une et je ne m'en prive pas non plus», explique l'ancien receveur des postes à la retraite qui aujourd'hui «n'a peur de rien car j'ai déjà tout perdu deux fois». La mère d'Elodie, Marie-Rose, a mis fin à ses jours en juillet 2002, six mois après le décès d'Elodie en avallant un produit anti-taupe. Elle restera 9 ans dans le coma avant de décéder le 10 juillet 2011. Longtemps, Jacky Kulik, a été surveillé discrètement de crainte qu'il ne se fasse justice lui-même avant de trouver l'apaisement.

«Ceux qui ont tué ma fille ont aussi tué notre famille», répète Jacky Kulik qui depuis des années tient un blog consacré à sa fille et se rend à de nombreux procès d'assises de tueurs en série comme Jean-Paul Lecomte ou de violeur meurtrier récidiviste comme Alain Penin. Il y relève à chaque fois «les erreurs de la justice qui ont permis à ces hommes d'être libre et de tuer encore».
http://www.leparisien.fr/faits-divers/affaire-kulik-la-colere-du-pere-d-elodie-10-04-2014-3757685.php

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