mercredi 16 avril 2014

La «veuve noire de l'Isère» soutenue par tous ses proches, sauf un

Elle est jugée aux assises de Grenoble pour l'assassinat en 2008 de son dernier mari...
Les familles des deux parties ont massivement investi la cour d’assises de l’Isère, ce mercredi, au troisième jour du procès de Manuela Gonzalez, jugée pour l’assassinat de son mari Daniel Cano, le 31 octobre 2008, à Villard-Bonot (Isère), dans des circonstances rappelant les décès suspects de deux de ses anciens compagnons. Une journée consacrée aux témoignages des proches de celle que l’on surnomme la «veuve noire de l’Isère», apparue toujours aussi calme et déterminée dans le box des accusés.
«Je veux défendre ma maman, que je sais innocente»
Faisant bloc autour de Manuela Gonzalez, les membres de sa famille se sont presque tous dits convaincus de son innocence, à commencer par la fille de l’accusée, Virginie Martoia, 32 ans, née de son premier mariage. «Je veux défendre ma maman, que je sais innocente. Je sais de quoi elle est accusée et je ne comprends pas pourquoi car il n’y a pas de preuves», a déclaré la jeune femme à la barre, décrivant une ambiance familiale «normale» mais marquée par des «tensions verbales ou physiques».
«J’ai beaucoup lu que ma mère est une femme intelligente, mais une femme intelligente n’aurait pas employé les mêmes modes opératoires pour commettre des homicides», a-t-elle ajouté, en référence à la mort violente de deux anciens compagnons de sa mère.
Des versions émaillées de contradictions
La cour a également entendu deux des sœurs et un frère de Manuela Gonzalez, qui ont tous témoigné en sa faveur. Juan Gonzalez, «dit Antoine», et Francisca Lanvin, l’une de deux sœurs, ont toutefois livré des versions émaillées de contradictions. «Ma sœur est innocente, ces accusations sont infondées», a affirmé cette dernière, avant d’hésiter lorsque l’avocat général l’a interrogée sur le moment où elle avait appris la mort de Daniel Cano. «Est-ce que vous nous dites n’importe quoi?», l’a attaquée Pierre-Marie Cuny. «Je me suis embrouillée, a-t-elle répondu. A la gendarmerie, j’étais sous pression.»
«N’essayez pas de répondre au-delà de ce que vous savez lorsque l’on vous mitraille de questions», lui a conseillé Me Ronald Gallo, avocat de la défense. Juan Gonzalez a lui aussi été mis en difficulté avec des réponses parfois différentes de celles fournies dans ses dépositions, notamment à propos de l’hypothèque de la maison souscrit par sa sœur. Questionné sur les valeurs morales partagées dans sa famille, il a cité en premier «l’honnêteté» et «ne pense pas» que Manuela Gonzalez soit coupable.
Un témoignage trouble a cohésion familiale
Un dernier témoignage est toutefois venu troubler la cohésion de la famille Gonzalez: celui du neveu de l’accusée, Jonathan Gonzalez, qui a évoqué «une forme d’hypocrisie» dans sa famille. «On n’échange pas sur cette affaire entre nous, c’est tabou», a déclaré le jeune homme de 26 ans, qui a assuré «parler pour [sa] conscience et pour la justice». Sceptique sur les explications de sa tante, Jonathan Gonzalez a précisé qu’au lendemain des faits, celle-ci «était là mais avait l’air préoccupée, alors qu’elle est de nature plutôt joviale». Il a également remis en cause la version officielle sur le premier incendie, dans la chambre de Daniel Cano et Manuela Gonzalez, qu’il a qualifiée de «pas crédible».
Jeudi, place aux derniers témoignages, dont ceux, très attendus, des parties civiles. Le verdict est attendu vendredi. Manuela Gonzalez encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

http://www.20minutes.fr/societe/1354177-la-veuve-noire-de-l-isere-soutenue-par-tous-ses-proches-sauf-un

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