vendredi 23 mai 2014

Meurtre d'une étudiante suédoise : la perpétuité en appel pour le faux taxi Bruno Cholet

Jugé pour le meurtre en 2008 d'une étudiante suédoise, le chauffeur de taxi clandestin a été condamné, jeudi, à la même peine qu'en première instance : la réclusion criminelle à perpétuité, assortie de 22 ans de sûreté.

La cour d'assises de Seine-et-Marne a délibéré pendant cinq heures. Bruno Cholet, chauffeur de taxi clandestin, a été condamné en appel jeudi à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans, pour le meurtre d'une étudiante suédoise de 19 ans en 2008. Une condamnation conforme aux réquisitions du parquet et identique à la peine prononcée en première instance en septembre 2012.
Bruno Cholet était jugé pour avoir enlevé et tué Susanna Zetterberg après l'avoir prise en charge avec son faux taxi le 19 avril 2008 peu avant cinq heures du matin, à la sortie d'une boîte de nuit parisienne.  Le corps de l'étudiante avait été découvert quelques heures plus tard en bordure de la forêt de Chantilly (Oise) avec quatre balles dans la tête, les mains menottées. Son état, à demi calciné, n'a pas permis d'établir si elle a subi des violences sexuelles.
"Les preuves de la culpabilité de Bruno Cholet sont accablantes", a justifié l'avocat général Jean-Paul Content dans son réquisitoire. "La dangerosité criminalistique de l'accusé n'est plus à démontrer. La justice doit jouer pleinement son rôle de protection de la société", a-t-il martelé, évoquant un "crime abominable". "La vie de Susanna, tellement riche en promesses, a été pulvérisée en quelques secondes", a rappelé jeudi Me Jean-Paul Content, regrettant l'absence d'aveux ou de remords de la part de l'accusé. "Il a tiré un rideau noir sur ce qui s'est passé", a-t-il estimé.
Il a accueilli le verdict en silence
Bruno Cholet, 57 ans, avait été interpellé six jours après le meurtre, grâce à des images de vidéosurveillance et au fichier des personnes condamnées pour exercice illégal de l'activité de taxi.   Lors de la perquisition de son monospace blanc, les enquêteurs avaient retrouvé un sac plastique portant la mention "Susanna 377" et contenant des menottes et un pistolet de calibre 22, avec des traces d'ADN correspondant à celui de la victime.  Des preuves que l'accusé, qualifié par les experts de "pervers" et de "psychopathe", mais ne souffrant pas de maladie psychique, attribue à un "complot" fomenté par des policiers auxquels il aurait refusé de servir d'indicateur.  "Votre explication est grotesque!", a dénoncé l'avocat général.

Imperturbable dans son box depuis le début voilà dix jours de son procès en appel, Bruno Cholet n'a semblé vaciller qu'un seul instant, mercredi, après le témoignage du frère et des parents de Susanna. Sans finalement céder d'un pouce sur sa position. "Je suis désolé de cette épreuve qui vous tombe dessus. Mais je vais sans doute vous décevoir: je ne suis pas le meurtrier de votre fille", a-t-il répété. Déjà condamné une dizaine de fois, notamment pour trois viols commis dans les années 70 et 80, c'est en silence qu'il a accueilli le verdict jeudi. Mais les yeux rougis.
 

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