« Oui, je l’aimais »
Robert Étienne a asséné 70 coups de couteau à sa compagne dont une douzaine au visage. Selon les médecins légistes, Brigitte a agonisé durant trois minutes. Des coups que l’accusé portera jusqu’à son propre épuisement.Hier, lorsque le président lui a demandé s’il aimait la victime, la réponse a été surprenante : « Oui, je l’aimais, explique-t-il. Je pensais finir ma vie avec elle. On avait de nombreux projets. Elle m’a annoncé qu’elle me quittait le matin même. Le soir, on s’est disputés. J’ai attrapé le premier couteau sur la desserte et je l’ai frappée au ventre. » Le Sedanais n’a en revanche pas souvenir des 69 autres blessures qu’il a infligées à la victime. « Je me souviens du premier coup, après c’est le trou noir. » Il se rendra ensuite, les mains ensanglantées, chez le même voisin qui avait déjà prévenu la police lors du précédent meurtre.
En ce premier jour de procès, les experts ont décortiqué la personnalité de l’accusé. Psychorigide et incapable de gérer les conflits conjugaux pour les uns, une probable structure perverse et des traits narcissiques pour les autres. « La première victime était infidèle, la seconde voulait partir. Il s’est certainement senti humilié », explique un psychiatre. « On ne quitte pas Robert Étienne. Si sa conjointe ne correspond plus à ce qu’il a décidé, ça se passe mal », assure un autre.
Les similitudes entre les deux meurtres sont frappantes. Pourtant, à sa sortie de prison en 2009, un autre expert n’avait pas préconisé de suivi psychologique et avait sous-estimé le risque de récidive. « J’ai commis une erreur », a-t-il confessé aujourd’hui devant le tribunal. Tous sont cependant unanimes : Robert Étienne ne manifeste aucun remords.
http://www.lunion.presse.fr/accueil/il-tue-sa-femme-a-coups-de-couteau-et-recidive-9-ans-apres-ia0b0n368898
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