lundi 23 juin 2014

Me Dupond-Moretti assiste la famille d’une femme brûlée vive pour 200 euros

MAUBERT-FONTAINE (08). Le meurtre de Josette Choisy est jugé à partir d’aujourd’hui devant la cour d’assises des Ardennes. Le médiatique avocat représentera dix-neuf parents de la victime
Le 18 juillet 2011 reste gravé dans les mémoires des habitants du Plateau et de la Thiérache. C’est ce jour-là que le corps de Josette Choisy, 69 ans, mère de cinq enfants, femme vissée à un fauteuil par la maladie, est retrouvé, en pleine journée, calciné dans sa maison de Maubert-Fontaine.
À côté d’elle, le cadavre de Juju, son yorkshire adoré. Après plus de deux ans d’instruction, la Cour d’assises des Ardennes revient à partir d’aujourd’hui sur les conditions abominables de ce drame, qui dès le départ a semblé douteux, aux yeux des pompiers puis des gendarmes de la section de recherche de Reims, en dépit des dénégations de la meurtrière présumée, Michèle Druon, 49 ans, voisine et cousine de la victime. Il est 16 heures, ce funeste lundi 18 juillet, lorsque la veuve Druon appelle les pompiers. Des brûlures aux avant-bras et aux jambes, certaines au second degré, la font souffrir, de même que des morsures.

Les « coups de soleil »
de Michèle Druon

Elle avance que le chien de Josette Choisy l’a mordue, et qu’elle a « des coups de soleil »… Au même moment, les pompiers aperçoivent la fumée qui s’échappe de la maison de la victime, de l’autre côté de la rue. Ils se ruent chez elle et découvrent la malheureuse brûlée vive. Alors que Michèle Druon est transportée à l’hôpital à Charleville-Mézières, ses « coups de soleil », comme ses explications incohérentes, la font très vite passer de témoin nº1 à principal suspect. Le 25 juillet, ses brûlures s’estompant, Michèle Druon est entendue et placée en garde à vue. Peu à peu, les enquêteurs découvrent le passé judiciaire chargé de cette troublante voisine, ainsi qu’un penchant sérieux pour le mensonge et le vol.
Ils retracent les derniers instants de la victime. Il apparaît que, peu avant les faits, celle-ci aurait refusé à sa cousine de lui prêter 200 euros, pour régler une note de garagiste, ce qui aurait provoqué sa colère. Le matin du drame, la veuve Druon aurait été aperçue en train d’acheter une bouteille d’essence à l’Intermarché de Maubert. Quelques heures plus tard, Josette Choisy, selon les résultats de l’autopsie, était aspergée d’un liquide inflammable et transformée en torche vivante.

120 acquittements
en cour d’assises, un record

Détenue à la prison de Châlons-en-Champagne, Michèle Druon devra expliquer aux jurés comment la situation a pu dégénérer à ce point. Elle sera défendue par David Meunier et Ahmed Harir.
Ils auront fort à faire face à Éric Dupond-Moretti, qui représentera 19 parents de la victime. Âgé de 53 ans, le natif de Maubeuge est aujourd’hui un des avocats pénalistes les plus réputés (et redoutés) de France. Très médiatique, ayant plaidé dans de nombreuses affaires retentissantes (Outreau, Érignac, Kerviel, Tapie, etc.), il est notamment connu pour obtenir des acquittements spectaculaires (il détient le record d’acquittements en Cour d’assises, soit plus de 120). Cette fois, celui qu’on surnomme « Acquittator » cherchera surtout, au moment du jugement attendu demain soir, à rendre aux enfants et petits-enfants de Josette Choisy, un peu de leur foi en l’espèce humaine.
Une foi sérieusement ébranlée par la sauvagerie du meurtre dont Michèle Druon doit répondre. Celle-ci encourt la réclusion à perpétuité.

http://www.lunion.presse.fr/accueil/me-dupond-moretti-assiste-la-famille-d-une-femme-brulee-ia0b0n367273

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