mardi 24 juin 2014

Avignon : nouveau procès dans l’affaire du pompier tué par un chauffard

Une peine tout sauf exemplaire. C’était l’avis des proches de Jean-Charles Richard, 47 ans, lorsqu’avait été condamné, en février 2014 Nicolas B., 32 ans. Ce journaliste de profession avait été reconnu coupable par le tribunal d’Avignon (Vaucluse) de la du pompier, le 5 mars 2010, à six heures du matin, dans la cité des Papes.
Le premier circulait en voiture, avec 2.66 g d’alcool par litre de sang, et n’avait laissé aucune chance au second, qui se rendait à scooter à la caserne pour prendre son service.

Sans crier vengeance, la veuve et la fille de Jean-Charles Richard attendaient des réponses à leurs questions, qu’elles estiment ne pas avoir obtenues. Dans un jugement conforme en tous points aux réquisitions du vice-procureur d’Avignon, Nicolas B. avait écopé de trois ans de prison, dont deux avec sursis. «Au final, en raison des aménagements de peine, il n’aura pas passé la moindre nuit derrière les barreaux», déplore Me Jean-Pierre Darmon, l’avocat de la famille Richard.

Un appel, très rare, du parquet général

Les choses auraient pu en rester là, les parties civiles n’ayant pas, en , la faculté de faire appel, et le parquet d’Avignon écartant lui-même cette possibilité de remettre en cause un jugement conforme à ses souhaits. C’était sans compter une possibilité juridique utilisée très rarement : un appel demandé par le parquet général, en l’occurrence celui de la cour d’appel de Nimes (Gard), devant laquelle se tiendra donc ce mardi matin un nouveau procès.
«Les réquisitions devraient cette fois être différentes, pronostique Me Darmon, notamment du fait de la jurisprudence assez sévère de la cour d’appel de Nimes en matière de délits routiers.» Une sévérité qui n’est pas pour déplaire à l’avocat. Il reproche en effet à Nicolas B. son comportement lors de l’audience de première instance.

La famille de la victime «révoltée» par les arguments de l'accusé

«Une nouvelle fois, comme pendant l’instruction, il a tout fait pour se dédouaner, fustige le conseil de la famille Richard. Après avoir tenté d’éluder sa responsabilité dans l’accident lui-même, il avait avancé que si M. Richard était décédé un mois après le choc à l’hôpital, c’était en raison des mauvais soins effectués par les médecins. La famille Richard avait été révoltée par ces arguments.»

«Je ne crois pas être en mesure de comprendre votre souffrance, je ne mérite pas votre pardon», avait tenté le prévenu, alors que près de 150 pompiers avaient pris place dans la salle d’audience. Ils devraient être encore nombreux aujourd’hui à Nimes pour honorer la mémoire de leur collègue et ami.
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