mercredi 25 juin 2014

Nicolas Bonnemaison : «J'ai agi en médecin, jusqu'au bout»

Après onze jours de débats, le de la cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques, Michel Le Maître, a donné ce mercredi une dernière fois la parole à Nicolas Bonnemaison. L'ex-urgentiste, 53 ans, est jugé pour avoir écourté, par «administration de substance de nature à entraîner la mort» la vie de sept malades très âgés entre mars 2010 et juillet 2011 à l'unité hospitalière de courte durée de Bayonne.
Pâle, en costume bleu, l'ex-urgentiste se lève. Il dit: «Je vais être bref. Je voudrais terminer par là où j'ai commencé il y a quinze jours. J'ai à la fois l'impression qu'ils étaient hier, ces quinze jours, et l'impression que ça a été long... Je voudrais rappeler que mes pensées vont aujourd'hui vers les patients, avant tout. Ces patients qui me hantent, le jour et la nuit, depuis trois ans. Quelle que soit la décision rendue aujourd'hui, je continuerai à penser à eux.»

«Mes pensées vont aussi aux familles, reprend-t-il. Ca a été difficile pour elles. Je voudrais avoir une pensée particulière pour Françoise Iramuno et André Geffroy (ndlr, deux patients dont des proches sont parties civiles). Depuis trois ans, je n'ai pas eu la possibilité rencontrer les familles, je n'y étais pas autorisé. Je tiens à leur dire que je resterais à leur disposition si jamais elles veulent me parler».

Cinq ans avec sursis requis contre le médecin

«J'ai une pensée aussi pour les infirmières et les aides-soignantes qui m'ont dénoncé. Je crois que l'heure est à l'apaisement, pas aux règlements de comptes, et en particulier pas à l'hôpital (ndlr, de Bayonne, où l'émoi autour du procès est intense). Je veux que chacun puisse reprendre son travail sereinement. Elles non plus, je n'ai pas pu les voir, je me tiens à leur disposition si jamais elles veulent me parler.»

«J'ai une pensée aussi pour les gens qui me soutiennent, c'est grâce à eux que j'ai pu tenir le coup, continue-t-il. Une pensée particulière pour mon épouse, qui m'a accompagné pendant des années, et depuis trois ans, avec tout son courage et sa détermination. C'est aussi grâce à elle que je suis là aujourd'hui.»

«Je ne reviendrai pas sur les faits, monsieur le président, vous m'avez largement donné la parole. Je veux simplement dire que j'ai agi en médecin, comme je pense faire ce
, c'est à dire jusqu'au bout. J'estime que cela fait partie du devoir du médecin d'accompagner ces patients jusqu'au bout du bout.»

Il est 9h10. La cour se retire pour délibérer. Le verdict est attendu en début d'après-midi mercredi. Les jurés devront répondre à quatorze questions (deux par patients), formulées ainsi: «Question n°1. L'accusé Nicolas Bonnemaison est-il coupable d'avoir volontairement attenté à la vie de (nom) par l'
ou l'administration de nature entraîner la mort?» «Question n°2. L'empoisonnement spécifié à la question n°1 a-t-il été commis alors que (nom) était particulièrement vulnérable en raison de son état physique et que cette particulière vulnérabilité était connue de Nicolas Bonnemaison.»

Mardi,
l'avocat général Marc Mariée a requis cinq ans de prison avec sursis à son encontre. Ses avocats, Me Arnaud Dupin et Benoît Ducos-Ader, ont eux plaidé l'acquittement.

http://www.leparisien.fr/faits-divers/nicolas-bonnemaison-mes-pensees-vont-a-ces-patients-qui-me-hantent-25-06-2014-3951971.php

Aucun commentaire: