mardi 24 juin 2014

Procès Bonnemaison : le ''pourquoi'' de la famille Iramuno a résonné dans la salle d'audience

Procès à suivre en direct sur ce lien....... http://www.sudouest.fr/2014/06/24/proces-bonnemaison-suivez-en-direct-le-dernier-jour-de-debats-1595118-4344.php

Ce mardi matin, les plaidoiries ont débuté avec celles des avocats de Pierre Iramuno, dont la mère Françoise, 86 ans avait fait l'objet d'une sédation terminale par le Dr Nicolas Bonnemaison, en avril 2011
Ce mardi matin, la famille de Françoise Iramuno, décédée le 6 avril 2011 au sein de l'Unité d'hospitalisation de courte durée (UHCD) de l'hôpital de Bayonne, était présente pour la même raison qui l'avait incitée à se constituer partie civile : "comprendre'', selon ses avocats du barreau de Bayonne, Me Valérie Garmendia, et Me Bernard Macéra. Dans leurs plaidoiries, les conseils de Pierre Iramuno, présent au premier rang du public avec son épouse, ont rappelé la chronologie des faits.
"Pourquoi priver un fils de la possibilité de tenir la main de sa mère dans ses derniers instants ?" 
Le 4 avril 2011, Françoise Iramuno fait une chute grave à son domicile. Elle est hospitalisée à la polyclinique de Saint-Jean-de-Luz, puis transférée, le lendemain au Centre hospitalier de la Côte basque (CHCB) à Bayonne. ''Le pronostic vital est engagé'', explique l'équipe médicale à la famille. ''Elle n'est pas consciente, ne souffre pas'', mentionne Me Bernard Macéra selon lequel son fils espère vivre les derniers moments de sa mère, à ses côtés.
Mais "alors que Pierre Iramuno s'est absenté pour déjeuner, Nicolas Bonnemaison entre dans la salle de soins, ouvre la pharmacie, et prépare l'injection. Il se dirige ensuite vers la chambre de Mme Iramuno. Quelques minutes plus tard, les alarmes retentissent. Son état de santé s'est irrémédiablement dégradé. Elle est en arrêt cardiaque. Une infirmière lui prend la main pour l'accompagner. Elle a eu un geste de compassion. Au nom des époux Iramuno, je tiens à la remercier. Il est 15h15, nous sommes le 6 avril 2011, M. Bonnemaison n'est pas là'', lance l'avocat.
"Il n'existera jamais de loi permettant de donner la mort à une personne ne l'ayant pas demandé"
Sa consoeur, Me Valérie Garmendia, prend la suite de sa plaidoirie, avec une série de ''pourquoi'', qui résonnent dans la salle d'audience. Une plaidoirie sobre, à l'image de la famille Iramuno, ''qui n'a jamais cherché les caméras, pas plus qu'elle ne demande de dommages et intérêts'', rappelle le conseil selon laquelle ce 6 avril 2011 reste comme une ''tâche indélébile'' dans l'histoire familiale. ''Pourquoi utiliser l'Hypnovel ? Pourquoi ne pas avoir consulté la famille ? Pourquoi avoir attendu que le fils s'absente pour injecter la dose létale ? Pourquoi donner la mort à un patient qui ne la réclame pas ? Pourquoi priver un fils de la possibilité de tenir la main de sa mère dans ses derniers instants ? Pourquoi donner la mort à une personne qui ne souffre pas ?''
Me Valérie Garmendia conclut sa plaidoirie sans demander à la cour d'assises d'entrer en voie de condamnation, comme il est d'usage. En revanche, elle indique sa ''seule certitude''' à l'issue de ce procès d'assises débuté mercredi 11 juin : ''Nicolas Bonnemaison est jugé car il n'existera jamais de loi permettant de donner la mort à une personne ne l'ayant pas demandé.''
Ce mardi après-midi, l'audience reprend à 13 h 30 avec le réquisitoire de l'avocat général Marc Mariée, qui devrait durer quelque deux heures. Elle sera suivie par les plaidoiries des avocats de la défense, Me Arnaud Dupin et Me Benoît Ducos-Ader. A suivre ici.

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