dimanche 31 août 2014

Narbonne : "Montrer aux enfants qu’il existe une justice"

Une famille a attendu le procès de son agresseur vendredi. Il sera finalement jugé en octobre. Témoignage.
Déjà, qu'il soit hors d'état de nuire, ce n'est pas mal." L'homme dont parle cette mère de famille est l'auteur présumé d'une agression physique, à coup de béquille, près de l'avenue Anatole-France, jeudi soir.
À la sortie du tribunal, vendredi, deux sentiments se mêlaient pour quatre des victimes. D'abord celui de pouvoir de nouveau circuler en bas de chez soi en sécurité. Le prévenu, un sans-abri, a demandé un délai pour préparer sa défense, il sera jugé le 2 octobre. En attendant, il est écroué.

PERSONNAGE : boxeur mythomane ?

« C’est un personnage haut en couleur ». Avant le procès, vendredi, le procureur avait donné le ton. Et lorsque, en tout début d’audience, le président du tribunal demande son nom au prévenu, il répond : « Le véritable ? Parce que j’ai eu un problème, je vais vous expliquer ». L’homme, né semble-t-il en 1972, était boxeur professionnel aux États-Unis. Lors d’une finale, il a mis KO l’adversaire, provoquant des insultes de la part d’un spectateur. « Il m’a fait mal à la tête, alors je l’ai poursuivi, jusqu’en Europe ». À la suite de ça, il a changé de nom.
Dans un second temps, la famille, deux mères et deux de leurs enfants, a presque le sentiment d'être venue pour rien, d'avoir dû demander un jour de repos, d'avoir attendu trois heures que les dossiers précédents soient traités. "Nous voulons montrer aux enfants qu'il existe une justice. Nous attendons qu'il soit soigné" (Ndlr : une expertise psychiatrique a été demandée).
 "Nous voulons montrer aux enfants qu'il existe une justice. Nous attendons qu'il soit soigné" la famille de la victime
La jeune fille, âgée de 17 ans, raconte ce qui s'est passé ce soir-là. "Avec ma sœur de 10 ans, nous sommes passées devant lui, il nous a suivies. Je lui ai dit de ne pas nous parler mais il nous a insultées". Des injures sur le physique auraient fusé, des menaces de mort également.
L'adolescente a appelé son père à l'aide, qui est venu avec son beau-fils de 16 ans. L'homme a brandi sa béquille vers le père. Comme celui-ci souffre du dos, l'ado s'est interposé. "Il a été touché au pied et hospitalisé en urgence", soupire la maman qui craint pour la rentrée scolaire. Avant de penser à cela, il a fallu se rendre au poste de police. "Emmener une gamine de 10 ans au commissariat n'est pas simple".
Cet individu, au parcours de vie sans doute très compliqué, a un casier judiciaire chargé d'une dizaine de condamnations, presque toutes pour violences et essentiellement à Narbonne, depuis 2006. La famille le croise régulièrement dans la rue. "Il y a déjà eu des embrouilles. Il nous fait peur, six plaintes ont été déposées contre lui depuis juillet."
Pour la famille, revenir au tribunal sera une autre épreuve difficile à gérer

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