vendredi 26 septembre 2014

Astérix: la justice doit dire si Uderzo est victime d'abus de faiblesse

La cour d'appel de Versailles dira ce vendredi si le dessinateur d'Astérix, Albert Uderzo, est victime d'abus de faiblesse comme le soutient sa fille, nouvel épisode du feuilleton judiciaire autour de l'irréductible mais surtout très rentable petit Gaulois.
Le délibéré devrait être rendu à huis clos dans la matinée.
Sylvie Uderzo, la fille du créateur, avec René Goscinny des aventures d'Astérix, a déposé en 2011 une plainte contre X, soupçonnant des proches de son père, aujourd'hui âgé de 87 ans, d'abus de faiblesse.
Un non-lieu a été rendu en décembre 2013, les juges d'instruction décrivant Albert Uderzo comme un homme «lucide», possédant «une pleine capacité à prendre des décisions». Mais Sylvie Uderzo a fait appel de cette ordonnance.
Selon elle, «un entourage toxique», notamment un notaire, un expert-comptable et un plombier devenu homme de confiance, «ont tissé une toile» autour de son père pour tenter de s'accaparer sa fortune.
Lors de l'audience qui s'est tenue début juin, à huis clos, devant la cour d'appel de Versailles (Yvelines), son avocat, Me Nicolas Huc-Morel, avait demandé un supplément d'information, arguant du fait que l'expert-comptable d'Albert Uderzo aurait menti aux enquêteurs. Sa cliente a déposé plainte en septembre 2013 pour «faux témoignage» contre cet homme.
«L'enquête et l'instruction ont duré presque trois ans et l'ensemble des enquêteurs et des magistrats qui ont eu à traiter ce dossier ont été unanimes pour constater qu'il n' y avait pas le moindre abus de faiblesse», avait réagi Me Pierre Cornut-Gentille, l'un des avocats du dessinateur.

- Un tas d'or -

Astérix est au cœur d'un véritable feuilleton judiciaire. Albert Uderzo et son épouse, Ada, ont déposé plainte en décembre contre leur fille et son mari, Bernard de Choisy, pour «violences psychologiques».
Ils reprochent au couple d'intenter une multitude de procédures judiciaires ne reposant «sur aucun fondement». «Ils sont brisés» par ces actes qui «ne les protègent pas, mais les détruisent», avait souligné Me Jean-Alain Michel, autre conseil du dessinateur.
Sylvie Uderzo, remerciée en 2007 par les éditions Albert René qui gèrent les opus d'Astérix conçus après le décès de René Goscinny en 1977, ne revendique pas la propriété du personnage, mais un rôle de «gardienne morale».
«Je suis tombée dans la marmite depuis mon enfance, j'ai travaillé pendant 20 ans avec mon père, je suis fille unique. J'estime être tout à fait légitime pour conserver un droit de regard», explique-t-elle. Si cela lui était reconnu, plaide-t-elle, les procédures s'arrêteraient.
L'enjeu est de taille car le petit Gaulois est assis sur un tas d'or. Astérix est la BD française la plus vendue (plus de 352 millions d'albums) et la plus traduite (111 langues et dialectes) au monde.
Le dernier opus, «Astérix chez les Pictes», le premier sans Uderzo, sorti en octobre 2013, s'était hissé en à peine deux mois en tête des meilleures ventes de livres en 2013.

http://www.20minutes.fr/france/1450017-asterix-justice-doit-dire-si-uderzo-victime-abus-faiblesse

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