l encourait jusqu'à sept ans d'emprisonnement, voire de quinze à vingt ans de réclusion si l'affaire était remontée jusqu'aux assises. Lundi, devant le tribunal correctionnel de Dax, un quinquagénaire a écopé de quatre ans de prison dont trois avec sursis, pour le braquage d'une boulangerie-pâtisserie saint-pauloise en juin 2013, dans des circonstances assez stupéfiantes. Le prévenu est en effet un gendarme retraité passé par la mobile puis la territoriale, avant de servir jusqu'en 2008 dans une section de recherches en tant qu'officier de police judiciaire.
Des faits accablants
L'homme placé depuis quelques mois sous contrôle judiciaire après avoir purgé un séjour de cinq mois et douze jours en détention, s'est présenté libre à la barre, assisté de son avocate, Me Marie-Thérèse de Pinho, du barreau de Dax. Grand et sec, le visage émacié, le regard plein de lassitude, beaucoup d'indices laissent transparaître une vie marquée par les épreuves. On apprendra par la suite que l'ancien gendarme a plongé dans l'alcoolisme, à la suite d'un séjour en Bosnie en 1999 en tant que Casque bleu. Comme l'a souligné son avocate, l'armée n'aurait jamais reconnu ni traité le syndrome post-traumatique et l'a finalement poussé à la démission. La descente aux enfers a alors débuté.Il agit à visage découvert mais s'est grimé avec le maquillage de sa femmeLe profil psychologique rapidement brossé, révèle néanmoins que l'homme est totalement responsable de ses actes. Le rappel des faits effectué par le président Benoît Giraud se révèle accablant. Le dimanche 23 juin 2013, le prévenu entre dans une boulangerie-pâtisserie avenue Foch à Saint-Paul-lès-Dax. Il va agir à visage découvert. Mais il a pris soin de se grimer avec le maquillage de sa femme, d'enfoncer sur son crâne une casquette empruntée à ses fils. Et il a masqué avec du ruban adhésif la plaque d'immatriculation de la voiture familiale.
Des menaces avec un pistolet à billes
La caméra de surveillance immortalise la scène, digne d'un mauvais polar. On y voit le prévenu commander et déguster un café, avant de glisser méthodiquement dans son sac la tasse et la cuillère qui portent ses empreintes. Il sort alors son pistolet à billes et menace la vendeuse.Une fois l'argent en poche, l'homme sort comme si de rien n'étaitLe gérant de la boulangerie et une autre vendeuse surviennent à ce moment-là. Ils sont apostrophés avec violence. La jeune vendeuse qui avait l'arme sous le nez racontera au tribunal avec des sanglots étranglés dans la voix, cette scène pénible, qui lui donne encore des cauchemars. Une fois l'argent en poche, l'homme sort comme si de rien n'était. Il aurait pu sans doute poursuivre sa nouvelle entreprise scabreuse, si sa femme qui ignorait tout de son forfait, n'était revenue sur les lieux acheter du pain… avec la voiture !
Un carnet accablant
Lors de l'enquête, le suspect se révélera coriace. Les policiers mettront la main sur un carnet accablant, où l'ancien gendarme avait déjà consigné plusieurs cibles potentielles : principalement des supérettes. Le président François Giraud n'hésitera pas à juger consternant le motif de ce braquage : récupérer 500 euros afin d'acheter une voiture 1.000 euros.Le prévenu devra au final régler 5.000 euros de préjudice moral et 1.000 euros pour le préjudice matériel à la vendeuse, 3 000 euros au gérant de la boulangerie, sans compter les frais de procédure. Le prix à payer également auprès de ses proches et de sa famille est lourd. Il a par ailleurs été prononcé une obligation de soins au niveau psychologique et pour son addiction à l'alcool. Et à la moindre incartade, il retournera pour trois ans en prison
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